Connect with us

News

Législatives 2025 – Ndendé : Yves-Fernand Manfoumbi, battu mais fidèle à son village

Publié il y a

le

par

Alors que le second tour des élections législatives et locales bat son plein au Gabon, Ndendé, dans le département de la Dola, aura été le théâtre d’un affrontement politique particulièrement suivi. Le duel entre Yves-Fernand Manfoumbi, vice-président du Parti démocratique gabonais (PDG), et Mays Mouissi, Secrétaire général de l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), a captivé l’opinion, tant par l’intensité de la campagne que par la symbolique du résultat.

Les urnes ont tranché : Mays Mouissi s’impose avec 4 164 voix (66,97 %) contre 2 097 voix (33,03 %) pour Yves Fernand Manfoumbi, selon les chiffres annoncés par le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault. Une victoire nette, qui n’enlève rien à la stature de celui qu’on surnomme affectueusement ‘’Mwane dimbu’’ à Ndendé.

Une réaction à la hauteur de l’homme

Dans un contexte où la contestation électorale est souvent la première réponse des perdants, Yves Fernand Manfoumbi a pris tout le monde de court. L’ancien ministre a choisi la voie de la retenue et de la responsabilité. Dans un message publié sur la toile, il a reconnu sa défaite et salué la mobilisation de ses partisans avec une élégance politique qui force le respect.

« Les résultats officiels ne m’ont pas été favorables. Il est inutile d’épiloguer longuement sur ce fait. Je prends acte de ce verdict des urnes, expression de la démocratie que nous devons tous respecter », a-t-il déclaré.

Et d’ajouter, dans un ton empreint d’humanité :

« Je remercie chacune et chacun d’entre vous qui m’avez accordé votre confiance, soutenu durant cette campagne et cru en notre projet pour la Dola. »

Cette posture, rare dans le paysage politique gabonais, souligne la maturité démocratique d’un homme souvent décrit comme proche du terrain, attentif aux réalités locales et respectueux des règles du jeu républicain.

Une défaite assumée, un engagement réaffirmé

Pour Yves Fernand Manfoumbi, la défaite électorale n’est pas synonyme de retraite politique. Elle marque plutôt une pause stratégique et une invitation à poursuivre le combat sous d’autres formes.

« Perdre une élection n’est pas une défaite de nos idéaux. C’est une étape qui nous invite à continuer le combat pour le développement de notre département », a-t-il écrit, insistant sur sa volonté de rester « disponible et engagé » auprès des populations.

Financier de formation et hiérarque local du PDG, Manfoumbi a bâti sa réputation sur la proximité avec les populations, la valorisation des traditions – notamment à travers la danse du village Ikoku – et un discours centré sur le développement durable de la Dola.

C’est donc fort de cet ancrage populaire qu’il aborde cette phase post-électorale avec sérénité, préférant la réconciliation et la continuité à la rupture et à la polémique.

Ndendé, le laboratoire d’une démocratie apaisée

La victoire de Mays Mouissi, par ailleurs ministre de l’Environnement et économiste reconnu, ne s’inscrit pas seulement dans un cadre électoral. Elle représente un tournant symbolique : celui du renouvellement générationnel et de l’évolution du jeu politique local.

Mais à Ndendé, la figure d’Yves Fernand Manfoumbi reste incontournable. En refusant l’affrontement post-électoral, il a envoyé un signal fort — celui d’un homme d’État avant tout, conscient que la stabilité et l’unité de la Dola valent plus qu’un siège à l’Assemblée nationale.

Son attitude contraste avec les réflexes habituels de la classe politique gabonaise et témoigne d’une évolution : le leadership moderne se mesure aussi à la capacité d’accepter le verdict des urnes.

Mwane DimbuLe n’a pas dit son dernier mot

S’il reconnaît la victoire de son adversaire, Yves Fernand Manfoumbi ne quitte pas pour autant le terrain. Son message laisse entrevoir une préparation silencieuse, presque stratégique, pour les prochaines échéances.

« Je demeure à vos côtés, disponible et engagé, convaincu que notre travail collectif finira par porter ses fruits. Ensemble, nous avons semé des graines d’espérance et de progrès. Continuons à les entretenir, car demain nous appartient. »

Cette phrase résonne comme une promesse. Celle d’un homme qui reste debout, fidèle à ses convictions, et prêt à revenir plus fort.

Car à Ndendé, si Mays Mouissi détient désormais la victoire électorale, Yves Fernand Manfoumbi conserve, lui, le leadership moral et symbolique.

Et pour beaucoup, la question n’est plus de savoir s’il reviendra, mais quand et comment il orchestrera son retour.

En somme, au-delà des chiffres et des discours, cette séquence politique à Ndendé aura mis en lumière deux visages de la démocratie gabonaise : celui de la victoire et celui du respect. Et dans ce duel, Yves Fernand Manfoumbi, aura prouvé qu’on peut perdre une élection sans perdre sa stature.

Boulingui/Oti/Mihi…

Advertisement
Commenter

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

News

Gabon : après sa suspension par l’UDB, le député Fiacre Mpako Ngoma sort du silence

Publié le

le

par

Suspendu à titre conservatoire par l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB) pour avoir appelé au rejet de la taxe forfaitaire d’habitation, le député de la Zadié-Mekambo, Fiacre Mpako Ngoma, a réagi publiquement. Sa sortie, ferme et politiquement lourde de sens, déplace le débat au-delà de la seule question fiscale, en mettant en cause le fonctionnement interne du parti présidentiel.

La décision, prise le 13 décembre 2025 à travers la note n°00001/UDB/SG, reproche au parlementaire d’avoir diffusé sur les réseaux sociaux un message qualifié « d’incitation à la révolte contre la taxe d’habitation proposée par le gouvernement ». Le Secrétariat général de l’UDB justifie la sanction par la nécessité de préserver la discipline interne, rappelant que « le cadre d’expression d’un député (…) est l’Assemblée nationale ». En attendant l’avis définitif du Conseil de discipline, l’élu est interdit de toute activité au nom du parti.

Mais loin de se contenter d’une défense procédurale, Fiacre Mpako Ngoma a choisi l’offensive politique. Dans une lettre adressée au président fondateur de l’UDB, largement relayée sur la toile, il dénonce ce qu’il considère comme une dérive idéologique et organisationnelle du parti. Il accuse certains responsables d’instrumentaliser l’UDB à des fins personnelles, au détriment de la vision fondatrice censée incarner le renouveau politique post-transition.

Le député pointe également la présence, au sein de l’UDB, d’anciens cadres du Parti démocratique gabonais (PDG), qu’il qualifie de « transhumance politique opportuniste ». Selon lui, cette cohabitation non assumée fragilise la crédibilité du parti et risque de rompre le lien de confiance avec les populations. Il annonce par ailleurs la tenue prochaine d’une conférence de presse pour dénoncer le népotisme, la désorientation idéologique et des pratiques qu’il juge contraires aux valeurs affichées des Bâtisseurs.

Cette séquence intervient dans un contexte social sensible. Adoptée en Conseil des ministres le 4 décembre 2025, la taxe forfaitaire d’habitation, prévue pour 2026 et prélevée via les factures d’électricité de la SEEG, suscite une vive contestation. Pour de nombreux ménages, déjà confrontés à la cherté de la vie, la mesure apparaît comme une charge supplémentaire difficilement soutenable.

En sanctionnant un député pour une prise de position publique sur une question d’intérêt général, l’UDB relance un débat central : celui de la marge de liberté des élus face à la discipline partisane. La réponse du Conseil de discipline sera déterminante, mais la sortie de Fiacre Mpako Ngoma a déjà ouvert une brèche politique que le parti présidentiel devra gérer avec prudence.

ADL / Mihi…

Continue Reading

News

Riposte nationale contre le VIH-SIDA : Yêmï, une voix pour informer et agir

Publié le

le

par

À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, le 1er décembre 2025, le Gabon a réaffirmé son engagement dans la riposte contre le VIH, où la communication joue un rôle central. Yêmï, émission de santé publique diffusée sur Urban FM 104.5, a consacré son numéro de la semaine à cette problématique majeure. LOPS, conceptrice et présentatrice, était accompagnée comme d’habitude de Dr Marcia Angué épouse Pemengoye, médecin conseil de l’émission, et a reçu comme invitée Dr Raissa Okouyi Ndong, directrice du Programme national de lutte contre le VIH et les IST (PLIST), pour informer et sensibiliser le public sur les stratégies de prévention, les avancées et les actions menées sur le terrain.

Une riposte de proximité

Au cours des échanges, Dr Raïssa a fait savoir que les équipes du PLIST ont mené des actions sur plusieurs sites de Libreville pour se rapprocher des communautés. Le 1er décembre, à la gare routière, 300 personnes ont été dépistées en une seule journée. Cette forte mobilisation traduit l’intérêt et la prise de conscience des populations pour la prévention du VIH. Les dépistages ont été accompagnés de consultations médicales gratuites, de distribution de traitements antirétroviraux, de médicaments pour infections opportunistes et de bons de gratuité pour les examens biologiques tels que le CD4 et la charge virale.

D’autres sites populaires et bien connus ont également été mobilisés : Delta Postal, marché Banane (PK08), marché de Kinguélé, Carrefour Rio, CHU FJE, CHRE de Melen, avec un programme qui s’étendra jusqu’au 19 décembre 2025.

Dr Marcia Angué : « Ces initiatives permettent de rapprocher les populations des services de santé. Le dépistage de proximité et l’éducation à la prévention sont essentiels pour limiter la propagation du virus. »

Dr Raissa Okouyi Ndong : « Aujourd’hui, c’est l’hôpital qui va vers la communauté. Les équipes médicales et psychosociales dépistent, conseillent et initient le traitement immédiatement si un cas positif est détecté. »

Depuis 2015, le Gabon applique la stratégie « Tester et traiter le jour même ». Les résultats des tests rapides sont disponibles en 15 à 20 minutes, suivis d’un entretien avec un psychologue et d’une consultation médicale pour déterminer l’éligibilité au traitement.

Indétectable = Intransmissible

L’émission a rappelé qu’une personne bien suivie peut devenir indétectable, c’est-à-dire que le virus est contrôlé et ne circule plus dans le sang, réduisant tout risque de transmission.

Dr Ndong : « Indétectable = Intransmissible. Le traitement protège à la fois la personne et son entourage. C’est un message d’espoir pour les femmes enceintes et les couples sérodifférents. »

Jeunes et familles : acteurs clés

Bien que vulnérables, les jeunes Gabonais présentent une séroprévalence relativement basse (1,5 %), avec une prédominance féminine. Dr Ndong recommande : se protéger, se faire dépister et connaître le statut de son partenaire. Pour les parents, le message est clair : dialoguer ouvertement, écouter et accompagner leurs enfants afin de renforcer la prévention dès le foyer.

Un appel à une riposte multisectorielle

La lutte contre le VIH ne relève pas uniquement du ministère de la Santé. Une synergie entre Communication, Éducation, Affaires sociales, communautés religieuses, médias et citoyens est indispensable.

Dr Ndong : « Sans coordination et financement adéquat, la riposte est difficile. Il faut des moyens pour la sensibilisation, les tests et la prise en charge globale. »

L’émission Yêmï souligne que dépistage, prévention, traitement et accompagnement communautaire restent essentiels. LOPS conclut :

« Chaque acteur, chaque famille et chaque citoyen a un rôle à jouer. La prévention commence avec la connaissance et l’information. »

Continue Reading

News

Le Collectif communautaire qui veut sauver Adrien MOUGOUGOU… contre la loi et la République

Publié le

le

par

Le 12 octobre 2025, à l’issue des élections locales et législatives, plusieurs membres du Gouvernement déposent leur démission, conformément à l’article 73 de la nouvelle Constitution de la Ve République. Parmi eux figure le Professeur Adrien MOUGOUGOU, Ministre de la Santé et élu du Département de la Boumi-Louetsi.
Le Chef de l’État prend acte de ces démissions et rappelle que l’incompatibilité entre un mandat parlementaire et une fonction gouvernementale ne souffre d’aucune exception.

Pourtant, près de deux mois plus tard, un document venu de Mbigou ravive le débat : le communiqué du Collectif des six cantons du Département de la Boumi-Louetsi, daté du 10 décembre 2025, demandant le maintien du Ministre démissionnaire.

Une ignorance manifeste du cadre institutionnel

La démission déposée le 12 octobre 2025 ne fait l’objet d’aucune ambiguïté : elle s’impose en vertu de la Constitution. Le Chef de l’État précise alors que seuls les ministres non concernés par cette incompatibilité expédient les affaires courantes.

Mais le communiqué du Collectif semble ignorer ce cadre pourtant clair.
En réclamant la reconduction du Ministre de la Santé, le document donne l’impression que la démission constitutionnelle — actée depuis octobre — pourrait être réversible par simple pression locale.

Cette attitude pose un problème majeur : elle minimise la portée de la Constitution et la volonté du Président, au moment même où les mécanismes de la Ve République s’installent progressivement.

Une démarche communautaire maladroite et décevante

Le Collectif, par la voix du Chef de canton Guy Joseph NGOKELELE KOUDALD, sollicite la « magnanimité » du Président pour maintenir le ministre au Gouvernement, afin qu’il « parachève l’œuvre immense entamée ».

Mais une telle démarche comporte de nombreuses dérives :

▪︎Elle entretient l’illusion dangereuse qu’un ministre pourrait être reconduit sous pression territoriale.

▪︎Elle fragilise l’image du ministre lui-même, associé malgré lui à une démarche qui ne respecte pas l’esprit institutionnel.

▪︎Elle crée un précédent regrettable, où les choix gouvernementaux seraient influencés par des considérations locales plutôt que par le droit.

Cette tentative, bien que présentée avec courtoisie, révèle une méconnaissance profonde des principes républicains et une lecture trop émotionnelle de la gestion de l’État.

Des maladresses qui affaiblissent la crédibilité du communiqué

Le document comporte plusieurs éléments problématiques :

▪︎L’appel à la « magnanimité légendaire » du Président, incompatible avec une correspondance institutionnelle.

▪︎La mention d’un numéro de téléphone personnel dans un courrier officiel destiné à la Présidence.

▪︎L’usage appuyé de formules religieuses dans un contexte administratif strict.

Ces maladresses cumulées donnent au texte un ton improvisé, peu rigoureux, et éloigné des standards attendus dans un échange institutionnel.

La loi doit primer sur toute pression communautaire

La réalité demeure simple et inaltérable :

▪︎le Gouvernement démissionne le 12 octobre 2025,

▪︎le Ministre de la Santé issu de la Boumi-Louetsi figure parmi les démissionnaires,

▪︎et aucune intervention locale ne peut modifier ou suspendre une décision constitutionnelle.

L’État fonctionne selon le droit et les institutions, non selon les sollicitations émotives ou communautaires. Dans le processus de consolidation de la Ve République, respecter les textes est un impératif non négociable.

La démission intervenue en octobre s’inscrit dans un cadre légal clair, que le Chef de l’État fait respecter avec rigueur.
Face à cela, la démarche du Collectif des six cantons apparaît comme malvenue, décalée et contraire aux principes républicains, en tentant d’influencer une décision déjà encadrée par la Constitution.

Dans une République moderne, la stabilité institutionnelle repose sur une seule règle : la primauté du droit sur les pressions locales.
Le communiqué de Mbigou, loin de servir la cause défendue, rappelle au contraire la nécessité urgente de mieux comprendre et respecter les mécanismes de la Ve République.

Muta / Mihi…

Continue Reading