Connect with us

News

Gabon : Bilie-By-Nze rompt avec l’ère des mentors et se rêve en leader affranchi

Publié il y a

le

par

À travers l’annonce de la création de son propre parti politique, faite lors d’une conférence de presse ce 29 avril, l’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze semble vouloir écrire une nouvelle page de sa carrière. Une rupture avec une trajectoire longtemps marquée par la fidélité à des figures tutélaires du système, mais aussi un pari risqué dans un pays où peu d’opposants ont résisté longtemps à l’attraction du pouvoir.

L’image est forte. Celle d’un homme qui, après avoir traversé les méandres du pouvoir gabonais sous la houlette de mentors successifs, décide aujourd’hui de voler de ses propres ailes. Le 29 avril 2025, Alain-Claude Bilie-By-Nze, candidat malheureux à la présidentielle du 12 avril, a annoncé la création imminente de son propre parti politique, Ensemble pour le Gabon. Un acte fondateur qui, s’il se concrétise, marquerait une tentative de rupture avec son passé de fidèle soldat du système.

L’ombre des figures tutélaires

Bilie-By-Nze, c’est d’abord l’enfant politique de Paul Mba Abessole, dont il a été l’un des plus proches collaborateurs dans les années 1990, avant de prendre ses distances. Puis vient l’ascension sous Ali Bongo Ondimba, qu’il accompagnera jusqu’à devenir Premier ministre, peu avant la chute du régime. Un parcours fait de loyautés successives, d’adaptations stratégiques, et d’une capacité remarquable à naviguer dans les arcanes du pouvoir gabonais.

Mais cette trajectoire l’a aussi enfermé dans une posture d’« héritier », plus que d’initiateur. Toujours à l’abri d’un grand nom, toujours dans l’ombre d’une autorité politique. Jusqu’à aujourd’hui ?

L’heure du saut dans l’inconnu

En créant Ensemble pour le Gabon, Bilie-By-Nze ambitionne de fédérer les déçus du régime militaire, mais aussi de proposer une alternative structurée. « Il n’y a de contre-pouvoir que le peuple », a-t-il lancé, dans une posture quasi gaullienne, en appelant à la mobilisation nationale. Mais le défi est immense : il devra se construire une légitimité propre, affronter la méfiance d’une partie de l’opinion qui le voit encore comme un produit du système, et surtout tenir dans la durée.

L’histoire politique gabonaise est jalonnée de figures qui, après avoir crié leur indépendance, ont fini par déposer les armes. Paul Mba Abessole lui-même, autrefois opposant farouche, avait rejoint le giron du régime Omar Bongo. D’autres comme Zacharie Myboto ou Jules Bourdes Ogouliguédé n’ont pas toujours su transformer leur rupture en dynamique populaire durable.

Résister ou revenir ?

Bilie-By-Nze parviendra-t-il à briser cette spirale ? Peut-il incarner une opposition crédible face au général Oligui Nguema sans succomber à la tentation d’un retour dans le système ? La réponse dépendra autant de sa capacité à construire une offre politique nouvelle que de sa constance dans l’adversité. Car au Gabon, plus que le courage de rompre, c’est la capacité à tenir qui fait les vrais leaders.

L’ancien Premier ministre semble vouloir tenter le pari. Le dépositaire d’une ligne modérée mais désormais critique du régime, il pourrait s’imposer comme l’un des pôles d’opposition dans les mois à venir. À condition de prouver qu’il n’est plus l’homme de personne — sinon de lui-même.

La rédaction / Ponce

Advertisement
Commenter

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

News

«Je n’ai qu’un seul enfant : l’UDB » : Oligui Nguema tranche dans la chiffonerrie politique PDG vs UDB

Publié le

le

par

À l’aube de la campagne des élections législatives et locales du 27 septembre, la scène politique gabonaise semblait plongée dans une chiffonerrie sans fin entre le Parti Démocratique Gabonais (PDG) et l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB). Mais une déclaration du président de la République, Brice-Clotaire Oligui Nguema, chef de fil et président fondateur de l’UDB, a mis fin à toute ambiguïté et fixé le cap de cette campagne.

L’UDB, le parti d’Oligui Nguema

Lors du lancement officiel de la campagne de l’UDB, le président de la République a été clair et sans détour :

« Je n’ai qu’un seul enfant : l’Union Démocratique des Bâtisseurs. »

Cette phrase, simple mais lourde de sens, a dissipé toutes les spéculations sur l’allégeance du chef de l’État. Alors que le PDG cherchait à se présenter comme le prolongement naturel de la présidence, Oligui Nguema a naturellement choisi son propre parti, l’UDB, comme son unique projet politique.

Quand les mots présidentiels font la loi

Durant la campagne préélectorale, Mays Mouissi, secrétaire général de l’UDB, avait déjà affirmé :

« Brice-Clotaire Oligui Nguema n’a qu’un seul parti, un seul président, un seul parti. »

Ses propos trouvent désormais un écho direct et définitif dans la bouche du président fondateur lui-même.

Du côté du PDG, les réactions avaient été vigoureuses. Angélique Ngoma et Carmélia Ntoutoume Leclercq avaient insisté sur l’héritage historique et l’esprit du parti, rappelant leur rôle important lors de l’élection présidentielle et tentant de légitimer leur position dans la campagne. Mais face à la déclaration d’Oligui Nguema, ces postures semblent désormais secondaires : le choix du président est clair et sans appel.

Une campagne clarifiée et unifiée

Avec ce message présidentiel, l’UDB, parti fondé et dirigé par Oligui Nguema, se présente désormais comme la seule formation politique directement soutenue par le chef de l’État. Les candidats peuvent aborder la bataille électorale avec un avantage moral et politique certain, tandis que le PDG doit repenser sa stratégie face à ce soutien explicite à un autre parti.

Un mot d’ordre : unité et détermination

Oligui Nguema a fixé le cap : l’UDB n’est pas seulement un parti parmi d’autres, c’est le projet politique qu’il incarne personnellement. Les “Bâtisseurs” se lancent dans la campagne avec discipline, clarté et détermination, portés par l’étendard présidentiel.

La chiffonerrie politique laisse place à un message limpide : dans cette campagne, le président a choisi son camp, et il n’y a qu’un seul enfant légitime pour porter son héritage politique.

Continue Reading

News

Gabon : 18 000 candidats prêts pour les élections législatives et locales

Publié le

le

par

À la veille du lancement officiel de la campagne électorale pour les législatives et locales jumelées, le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, a fait le point à la presse sur les enjeux des scrutins des 27 septembre (1er tour) et 11 octobre (2e tour).

Au total, plus de 18 000 Gabonais briguent un mandat électoral, illustrant l’importance de ces élections qui marquent la fin de la transition ouverte après le coup d’État du 30 août 2023. Parmi eux, 1 600 candidats, titulaires et suppléants, convoitent les 145 sièges de députés, dont deux réservés pour la diaspora – une première historique pour le pays.

Les élections locales mobilisent 17 000 candidats pour les conseils municipaux et départementaux. Ces élus joueront un rôle clé, puisqu’ils éliront au suffrage indirect les maires, les présidents des assemblées départementales et les sénateurs.

La campagne se distingue par la prédominance des candidatures indépendantes. Sur plus de 105 partis, seule une vingtaine présentent des candidats. Les principaux duels se joueront entre le Parti démocratique gabonais (PDG), ex-parti unique, et l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), parti de l’actuel chef de l’État Brice Clotaire Oligui Nguema.

Pour assurer la transparence, 1 500 observateurs nationaux et internationaux seront présents lors du dépouillement, aux côtés de la presse.

« Le 27 septembre ne sera pas seulement un jour de vote ; il sera l’illustration éclatante de la maturité démocratique de notre Nation », a déclaré Hermann Immongault, soulignant la responsabilité collective des Gabonaises et des Gabonais.

Ces élections représentent une étape majeure dans la recomposition du paysage politique gabonais et dans le retour complet à l’ordre constitutionnel.

Continue Reading

News

PDG vs UDB : Bilie-By-Nzé dénonce « on est en train de voler aux Gabonais le débat de fond »

Publié le

le

par

Libreville, 16 septembre 2025 – À la veille du lancement officiel de la campagne pour les élections législatives et locales, Alain-Claude Bilie-By-Nzé, président du parti Ensemble pour le Gabon (EPG), était l’invité de Télé Africa. Il a dénoncé le quiproquo politique entre le PDG et l’UDB et alerté sur l’absence d’un véritable débat sur les enjeux nationaux.

Depuis plusieurs jours, les responsables de l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB) et du Parti Démocratique Gabonais (PDG) se concentrent sur la représentation du président de la République, Brice-Clotaire Oligui Nguema, également président fondateur de l’UDB. Pour Bilie-By-Nzé, ce débat ressemble à une bataille d’ego qui détourne l’attention des véritables préoccupations des Gabonais.

« Le débat national n’est pas un débat entre PDG et UDB. Ils n’ont qu’à régler leurs problèmes autour de leurs chefs. Ils ont un seul chef, qui s’appelle Oligi Nguema. Et quand j’entends des ministres de l’UDB dire qu’ils ne veulent pas du PDG, alors qu’en réalité des candidats sont investis conjointement par le PDG et l’UDB, on trompe les Gabonais », a-t-il dénoncé.

Selon lui, l’UDB est l’« enfant putatif » du président Oligui Nguema, du C.T.R.I et du PDG :

« Vous avez un enfant putatif qui refuse sa maman parce que la maman est rejetée de tous, mais qui accepte un père, alors que le père ne l’a pas fait tout seul. C’est ça la réalité de ce qui se joue aujourd’hui. »

Bilie-By-Nzé regrette que les véritables enjeux soient occultés :

« On est en train de voler aux Gabonais le débat de fond sur quel pays voulons-nous, sur le social, l’économie, le chômage, la vie chère. Tous ces thèmes qui intéressent les Gabonais ne font pas l’actualité. »

Pour l’EPG, la participation électorale vise à maintenir une opposition visible, même dans un Parlement vidé de sa substance par le régime présidentialiste :

« Nous n’avons pas aujourd’hui l’histoire ni la géographie pour imaginer présenter 145 candidats. Le nombre que nous investissons est suffisant pour constituer un groupe parlementaire et faire entendre notre voix à l’Assemblée nationale – et éventuellement au Sénat après les locales. »

L’EPG mise ainsi sur des victoires ciblées, renforçant sa présence politique et préparant l’avenir.

En conclusion, Bilie-By-Nzé lance un message clair : si le débat de chiffonnerie entre le PDG et l’UDB devait se prolonger, ce sont les véritables questions qui intéressent les Gabonais qui resteraient en suspens. Pour l’EPG, il s’agit d’ouvrir la voie à un dialogue politique plus constructif, centré sur les projets de développement et les solutions aux problèmes quotidiens, afin que les électeurs puissent enfin choisir des représentants porteurs d’un véritable programme pour le pays. Le premier tour des élections législatives et locales est prévu le 27 septembre 2025, une date à laquelle cette voix d’opposition espère se faire entendre et peser sur l’avenir politique du Gabon.

Continue Reading