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Économie et petits métiers : Pierre Émane, le visage d’une nouvelle dynamique gabonaise
Longtemps perçus comme des activités réservées aux étrangers, les petits métiers connaissent aujourd’hui un nouvel élan porté par la jeunesse gabonaise. Dans un contexte économique difficile, et à la faveur des réformes annoncées par le président de la République, Brice-Clotaire Oligui Nguema, de plus en plus de jeunes choisissent d’investir ce secteur pour s’émanciper. Pierre Émane, 24 ans, étudiant et vendeur ambulant, en est l’exemple vivant.
De l’université au commerce de rue
Nous l’avons rencontré dans le 6ᵉ arrondissement de Libreville, en pleine vente de ses produits dans un troquet puis dans la rue. Étudiant en deuxième année à l’Université Omar Bongo, Pierre Émane suit la formation en Sciences Économiques à la Faculté de Droit et de Sciences Économiques (FDSE). Malgré son emploi du temps chargé, il a décidé il y a un mois de se lancer dans la vente de petits produits tels que les citrons, arachides, cola, et bien d’autres encore, afin de financer ses besoins tout en acquérant une expérience entrepreneuriale concrète.

« J’ai commencé parce que j’avais besoin d’argent pour régler une dépense importante », raconte-t-il. « Mais je ne voulais pas juste attendre une aide. Je voulais trouver par moi-même une solution rapide et digne. »
Très vite, son initiative prend une autre dimension : « Ce qui m’a motivé, c’est surtout l’envie de créer une activité, de mettre un pied dans l’entrepreneuriat. Je veux comprendre ce que c’est que vendre, comment on attire les clients, comment on calcule les bénéfices. Pour moi, c’est une vraie école de la vie. »
Avec ce métier débuté il y a à peine un mois, Pierre Émane parvient déjà à tirer plus de 8 000 FCFA par jour. Une somme qui lui permet de préparer sereinement la prochaine rentrée universitaire en achetant des fascicules et du matériel pédagogique. « Je ne compte pas arrêter cette activité. Même si mes études restent ma priorité, je veux continuer à vendre aux heures perdues, parce que chaque jour est une expérience de plus, une leçon de plus », insiste-t-il.

Ses produits, Pierre les achète directement au marché de Petit Paris avant de les proposer dans différents quartiers de Libreville : Charbonnages, Nzeng-Ayong, Cité de la Caisse ou encore les PK, parcourant chaque jour plusieurs kilomètres à pied. « Les gens me voient marcher partout avec mes produits. Souvent, ils me reconnaissent à ma manière de parler, à mon accent gabonais, et ça les pousse à me soutenir. Certains achètent juste pour m’encourager », confie-t-il avec un sourire.
Une volonté présidentielle
Le parcours de Pierre s’inscrit dans un contexte politique marqué par la volonté du gouvernement de renforcer la souveraineté économique. Lors du Conseil des ministres du 12 août 2025, le président de la République a annoncé l’interdiction de sept petits métiers aux étrangers, désormais réservés exclusivement aux Gabonais.
Parmi les activités concernées : le commerce de proximité, la coiffure et les soins esthétiques de rue, la réparation de téléphones et petits appareils, l’envoi d’argent non agréé, l’orpaillage artisanal non autorisé, l’intermédiation informelle dans l’achat de récoltes, ainsi que l’exploitation de petits ateliers ou de machines de jeux sans enregistrement.
L’objectif affiché est clair : promouvoir l’entrepreneuriat des jeunes, réduire un chômage estimé à plus de 30 % et encourager les Gabonais à investir des secteurs accessibles mais jusqu’ici dominés par d’autres.
Un symbole de cette nouvelle génération
Pour Pierre Émane, cette orientation politique sonne comme une confirmation de ses choix : « Quand j’ai commencé, certains se moquaient en disant que ce n’était pas un vrai travail. Mais aujourd’hui, je me rends compte que c’est en fait une opportunité. Ces petits métiers peuvent nourrir quelqu’un, et même servir de tremplin pour construire quelque chose de plus grand. »

Et de conclure, avec une ambition assumée : « Je ne veux pas rester vendeur ambulant toute ma vie. Ce que je fais aujourd’hui, c’est un apprentissage. Je veux bâtir ma propre entreprise, employer d’autres jeunes, et prouver qu’avec de la volonté, on peut partir de rien et aller loin. »
Daisie/Mihi…
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Élection présidentielle en Côte d’Ivoire : Oligui Nguema salue la victoire « remarquable » d’Alassane Ouattara
La réélection d’Alassane Ouattara à la tête de la Côte d’Ivoire a suscité une vague de réactions sur le continent. Parmi les premiers dirigeants africains à saluer ce résultat figure le président gabonais, Brice-Clotaire Oligui Nguema, qui a adressé un message officiel de félicitations à son homologue ivoirien.
Le Conseil constitutionnel de Côte d’Ivoire a confirmé, le 4 novembre 2025, la victoire écrasante d’Alassane Ouattara au terme de l’élection présidentielle du 25 octobre dernier. Le chef de l’État sortant a recueilli 3 759 030 voix, soit 89,77 % des suffrages exprimés. Une performance qui le place largement devant ses adversaires : Simone Ehivet Gbagbo (101 238 voix, 2,42 %), Jean-Louis Billon (129 493 voix, 3,09 %), Ahoua Don Mello (82 508 voix, 1,97 %) et Henriette Lagou (48 261 voix, 1,15 %).
Le Conseil constitutionnel a précisé n’avoir reçu aucune réclamation, confirmant la régularité du processus électoral et la nette avance du candidat du RHDP. Ce scrutin ouvre pour Alassane Ouattara un deuxième mandat dans le cadre de la Troisième République, instaurée en novembre 2016.
Un message empreint de respect et de fraternité africaine
Dans sa déclaration, Brice-Clotaire Oligui Nguema a salué un scrutin exemplaire et une victoire sans équivoque :
« Je tiens à adresser, au nom du peuple gabonais et en mon nom personnel, mes vives félicitations à Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara pour sa réélection à la magistrature suprême de la République de Côte d’Ivoire, avec un score remarquable de 89,77 %, validé par le Conseil Constitutionnel. »
Le président gabonais a souligné le caractère démocratique du processus, estimant que ce résultat « traduit la confiance renouvelée du peuple ivoirien en un homme d’expérience, de stabilité et de vision ».
Il a également mis en avant la portée symbolique de cette victoire, qu’il décrit comme « le choix de la continuité et de la paix, deux valeurs essentielles à la prospérité durable de la Côte d’Ivoire et, au-delà, de toute l’Afrique de l’Ouest ».
Poursuivant sur le registre diplomatique, Brice-Clotaire Oligui Nguema a exprimé le vœu que ce nouveau mandat soit « placé sous le signe du développement inclusif, du renforcement de la cohésion nationale et de la consolidation des relations fraternelles entre la Côte d’Ivoire et le Gabon ».
Une victoire saluée, un message d’unité nationale
De son côté, Alassane Ouattara a adressé un message de remerciement à la nation, marqué par l’humilité et l’appel à l’unité :
« Merci à chaque Ivoirienne et à chaque Ivoirien pour la confiance renouvelée. Cette victoire est la vôtre. Celle d’un peuple qui a choisi d’avancer. Celle d’une grande Côte d’Ivoire, ambitieuse, prospère et solidaire. Ensemble, poursuivons notre marche vers le développement, dans la paix et la fraternité. »
Avec cette réélection confirmée sans contestation, la Côte d’Ivoire entame un nouveau cycle politique sous le signe de la stabilité.
Les félicitations de Brice-Clotaire Oligui Nguema traduisent non seulement la reconnaissance d’un processus électoral apaisé, mais aussi la volonté du Gabon de renforcer ses liens diplomatiques et économiques avec un partenaire clé de la sous-région ouest-africaine.
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Élections législatives / Moabi – 1er siège : Boulingui du RED renverse l’UDB grâce au soutien discret du PDG
Le verdict des urnes est sans appel à Moabi. Le second tour des législatives partielles dans le premier siège du département de la Dougny, tenu le dimanche 2 novembre 2025, a consacré l’indépendant Elie Wilfried Boulingui, victorieux avec 56,86 % des voix face à Carl Mihindou Mi-Nzamba, candidat de l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), crédité de 43,14 %.
Cette victoire constitue un coup dur pour l’UDB et pour son stratège, Séraphin Moundounga, vice-président de la République. Malgré une campagne active et un soutien logistique conséquent, le parti n’a pas réussi à inverser la tendance du premier tour, où le candidat du RED était déjà en tête. La défaite met en lumière la fragilité croissante de l’UDB dans la Douigny.
Le Parti démocratique gabonais (PDG), éliminé au premier tour, a joué un rôle stratégique. Sans soutien officiel, plusieurs cadres indiquent qu’une manœuvre discrète depuis Libreville a permis de rallier le PDG derrière Boulingui. Le candidat, présenté comme un fils du terroir et rassembleur de la jeunesse, a ainsi élargi sa base électorale et consolidé son image de proximité.
Plus de 2 000 électeurs ont participé à ce scrutin, dont la première édition, le 27 septembre, avait été annulée pour irrégularités. Avec un taux de participation en légère hausse (45,00 % contre 43,86 %), la population de Moabi montre un regain d’intérêt pour la vie politique locale. Élie Wilfried Boulingui a su capitaliser sur cette dynamique, mobilisant un électorat fidèle et confiant.
La défaite de Carl Mihindou Mi-Nzamba fragilise la position de l’UDB dans la Douigny. Déjà affaibli lors des élections locales du 18 octobre, où le parti n’avait remporté que six conseillers contre neuf pour Élie Wilfried Boulingui, le vice-président voit son influence locale sérieusement remise en question. Cette situation trouve écho dans les critiques internes, comme celles de Bonaventure Nzigou Manfoumbi, qui dénonçait le choix de candidats “impopulaires et mal préparés”. La campagne de Carl Mihindou a également pâti d’une barrière linguistique (yipunu) et d’un manque de proximité avec les électeurs.
Le triomphe de Boulingui apparaît comme une réponse démocratique et populaire. L’alliance tacite entre le RED et le PDG a permis l’élection d’un député jeune et inédit, symbole d’un renouveau politique dans la Douigny.
Reste à savoir si cette coalition de circonstance survivra à l’élection du Sénateur, où le RED, majoritaire en conseillers, semble déjà en position de force pour confirmer son influence locale.
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Afrik’an Legend illumine le Musée National : le concept Home-Concerts séduit le public
Le 31 octobre dernier, le Musée National a accueilli le deuxième acte des Home-Concerts, un concept imaginé par No, pour Black History Arts, une entreprise culturelle qui conçoit, produit et valorise des projets artistiques et éducatifs. Après une première édition réussie avec Tris, ce nouveau rendez-vous a mis à l’honneur Afrik’an Legend, groupe phare du mouvement Ikoku Vibe, dans une soirée mêlant patrimoine, modernité et émotions.
Né de la volonté de réinventer la scène artistique gabonaise, le projet Home-Concerts vise à offrir aux artistes un espace d’expression dédié, loin des simples prestations collectives. « L’idée est de jauger la fan base et de permettre à chaque artiste de s’exprimer dans son propre univers, tout en le préparant à la scène internationale », explique No.

No, ici, présente avec passion le concept de Home-Concerts au public.
Le choix du Musée National n’est pas anodin : « Le musée est la maison des œuvres culturelles ; il doit aussi être celle des artistes vivants », confie-t-il. Avec une capacité limitée à 100 spectateurs, les Home-Concerts privilégient une ambiance intime et exclusive, tout en permettant à la diaspora de suivre l’événement via une captation live sur blackhistoryarts.com.
Durant une heure de spectacle, Afrik’an Legend a revisité les titres marquants de ses dix années de carrière, notamment Lo Goût feat. Dr Feeling, C’est comment ? et L’Amour feat. Amandine , repris en chœur par un public conquis. Les artistes ont également surpris leurs fans avec un remix inédit du titre Donne la passe de Miss Keliane, dévoilant une complicité artistique rare.



Sur les trois images, Miss Keliane, Rodikx et Larynx sont sur la scène du Musée National aux côtés d’Afrik’an Legend.
Porteur du Ikoku Vibe, le groupe a livré une prestation vibrante, accompagnée de danseuses et de chorégraphies expressives. Des artistes comme Rodikx et Larynx ont rejoint la scène pour partager ce moment de communion musicale.
Le point culminant fut l’interprétation de Terminus, leur dernier succès, qui dépasse déjà 2 millions de vues sur YouTube. Ce titre, fusion entre Ikoku et Elone, produit par Tsakydy et Matt Esdras Beatz, illustre la volonté du groupe d’unir les influences locales pour toucher un public global.
Mais au-delà de la performance, ce deuxième acte a confirmé la pertinence du concept Home-Concerts. Pensé comme une passerelle entre artistes, patrimoine et public, il s’impose déjà comme une nouvelle scène de renaissance culturelle au Gabon. Les retours enthousiastes du public et des professionnels de la musique confortent No et son équipe dans leur ambition : celle de rendre la culture gabonaise vivante, accessible et durable.

Le prochain Home-Concert est déjà annoncé, fidèle à la tradition, le dernier vendredi du mois, avec un nouvel artiste dont le nom sera bientôt dévoilé. De quoi entretenir la curiosité d’un public désormais fidèle à ce concept innovant, où chaque performance devient une expérience unique — entre maison du son et maison de l’émotion.

