Libreville est en pleine crise énergétique depuis mardi soir, suite à un incident majeur à la centrale thermique d’Alénakiri. L’incident, survenu à 19h51, a provoqué des perturbations significatives dans le réseau électrique de la ville, comme l’a rapporté la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG).
Pour gérer cette crise, la SEEG a mis en place un plan de délestage rotatif, entré en vigueur le 4 septembre. Ce plan vise à répartir équitablement les coupures d’électricité entre les différents quartiers de Libreville, limitant l’alimentation à quelques heures par jour pour chaque zone. Toutefois, des difficultés ont été observées dans la mise en œuvre du plan, notamment à Chantiers modernes, où les coupures ont commencé plus tôt et ont duré plus longtemps que prévu, exacerbant le mécontentement des résidents.
Cette crise met en lumière les limites de la centrale d’Alénakiri, qui peine à répondre à une demande énergétique en forte augmentation. Les infrastructures, conçues pour une population d’environ un million d’habitants, doivent aujourd’hui faire face à une demande bien supérieure en raison de l’expansion démographique rapide et des besoins accrus en énergie.
La situation est aggravée par un déficit de 60 mégawatts, comme l’indique un communiqué de la SEEG. Ce déficit est dû à une baisse critique du niveau d’eau des barrages hydroélectriques de Kinguélé-Tchimbélé, ce qui limite fortement l’exploitation des groupes de production. De plus, l’indisponibilité de plusieurs installations des centrales thermiques d’Alénakiri et d’Akournam, qui assurent environ 50% des besoins énergétiques de Libreville, complique encore davantage la situation.
Pour éviter un effondrement total du réseau électrique, la SEEG a instauré des délestages rotatifs de trois heures, deux à trois fois par jour, selon un planning prévisionnel. En attendant le retour des pluies pour améliorer les niveaux d’eau des barrages, la SEEG s’efforce de réparer les équipements défaillants et présente ses excuses pour les désagréments causés.
Cette crise souligne l’urgence de moderniser les infrastructures énergétiques et d’augmenter la capacité de production pour répondre aux besoins croissants de Libreville. Dans le cadre de la transition politique sous un nouveau régime militaire, des mesures rapides et efficaces sont cruciales pour restaurer la stabilité énergétique et faire face aux défis posés par la demande accrue. En attendant une solution durable, les Librevillois doivent gérer des coupures fréquentes qui perturbent leur quotidien.
Suspendu à titre conservatoire par l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB) pour avoir appelé au rejet de la taxe forfaitaire d’habitation, le député de la Zadié-Mekambo, Fiacre Mpako Ngoma, a réagi publiquement. Sa sortie, ferme et politiquement lourde de sens, déplace le débat au-delà de la seule question fiscale, en mettant en cause le fonctionnement interne du parti présidentiel.
La décision, prise le 13 décembre 2025 à travers la note n°00001/UDB/SG, reproche au parlementaire d’avoir diffusé sur les réseaux sociaux un message qualifié « d’incitation à la révolte contre la taxe d’habitation proposée par le gouvernement ». Le Secrétariat général de l’UDB justifie la sanction par la nécessité de préserver la discipline interne, rappelant que « le cadre d’expression d’un député (…) est l’Assemblée nationale ». En attendant l’avis définitif du Conseil de discipline, l’élu est interdit de toute activité au nom du parti.
Mais loin de se contenter d’une défense procédurale, Fiacre Mpako Ngoma a choisi l’offensive politique. Dans une lettre adressée au président fondateur de l’UDB, largement relayée sur la toile, il dénonce ce qu’il considère comme une dérive idéologique et organisationnelle du parti. Il accuse certains responsables d’instrumentaliser l’UDB à des fins personnelles, au détriment de la vision fondatrice censée incarner le renouveau politique post-transition.
Le député pointe également la présence, au sein de l’UDB, d’anciens cadres du Parti démocratique gabonais (PDG), qu’il qualifie de « transhumance politique opportuniste ». Selon lui, cette cohabitation non assumée fragilise la crédibilité du parti et risque de rompre le lien de confiance avec les populations. Il annonce par ailleurs la tenue prochaine d’une conférence de presse pour dénoncer le népotisme, la désorientation idéologique et des pratiques qu’il juge contraires aux valeurs affichées des Bâtisseurs.
Cette séquence intervient dans un contexte social sensible. Adoptée en Conseil des ministres le 4 décembre 2025, la taxe forfaitaire d’habitation, prévue pour 2026 et prélevée via les factures d’électricité de la SEEG, suscite une vive contestation. Pour de nombreux ménages, déjà confrontés à la cherté de la vie, la mesure apparaît comme une charge supplémentaire difficilement soutenable.
En sanctionnant un député pour une prise de position publique sur une question d’intérêt général, l’UDB relance un débat central : celui de la marge de liberté des élus face à la discipline partisane. La réponse du Conseil de discipline sera déterminante, mais la sortie de Fiacre Mpako Ngoma a déjà ouvert une brèche politique que le parti présidentiel devra gérer avec prudence.
À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, le 1er décembre 2025, le Gabon a réaffirmé son engagement dans la riposte contre le VIH, où la communication joue un rôle central. Yêmï, émission de santé publique diffusée sur Urban FM 104.5, a consacré son numéro de la semaine à cette problématique majeure. LOPS, conceptrice et présentatrice, était accompagnée comme d’habitude de Dr Marcia Angué épouse Pemengoye, médecin conseil de l’émission, et a reçu comme invitée Dr Raissa Okouyi Ndong, directrice du Programme national de lutte contre le VIH et les IST (PLIST), pour informer et sensibiliser le public sur les stratégies de prévention, les avancées et les actions menées sur le terrain.
Une riposte de proximité
Au cours des échanges, Dr Raïssa a fait savoir que les équipes du PLIST ont mené des actions sur plusieurs sites de Libreville pour se rapprocher des communautés. Le 1er décembre, à la gare routière, 300 personnes ont été dépistées en une seule journée. Cette forte mobilisation traduit l’intérêt et la prise de conscience des populations pour la prévention du VIH. Les dépistages ont été accompagnés de consultations médicales gratuites, de distribution de traitements antirétroviraux, de médicaments pour infections opportunistes et de bons de gratuité pour les examens biologiques tels que le CD4 et la charge virale.
D’autres sites populaires et bien connus ont également été mobilisés : Delta Postal, marché Banane (PK08), marché de Kinguélé, Carrefour Rio, CHU FJE, CHRE de Melen, avec un programme qui s’étendra jusqu’au 19 décembre 2025.
Dr Marcia Angué : « Ces initiatives permettent de rapprocher les populations des services de santé. Le dépistage de proximité et l’éducation à la prévention sont essentiels pour limiter la propagation du virus. »
Dr Raissa Okouyi Ndong : « Aujourd’hui, c’est l’hôpital qui va vers la communauté. Les équipes médicales et psychosociales dépistent, conseillent et initient le traitement immédiatement si un cas positif est détecté. »
Depuis 2015, le Gabon applique la stratégie « Tester et traiter le jour même ». Les résultats des tests rapides sont disponibles en 15 à 20 minutes, suivis d’un entretien avec un psychologue et d’une consultation médicale pour déterminer l’éligibilité au traitement.
Indétectable = Intransmissible
L’émission a rappelé qu’une personne bien suivie peut devenir indétectable, c’est-à-dire que le virus est contrôlé et ne circule plus dans le sang, réduisant tout risque de transmission.
Dr Ndong : « Indétectable = Intransmissible. Le traitement protège à la fois la personne et son entourage. C’est un message d’espoir pour les femmes enceintes et les couples sérodifférents. »
Jeunes et familles : acteurs clés
Bien que vulnérables, les jeunes Gabonais présentent une séroprévalence relativement basse (1,5 %), avec une prédominance féminine. Dr Ndong recommande : se protéger, se faire dépister et connaître le statut de son partenaire. Pour les parents, le message est clair : dialoguer ouvertement, écouter et accompagner leurs enfants afin de renforcer la prévention dès le foyer.
Un appel à une riposte multisectorielle
La lutte contre le VIH ne relève pas uniquement du ministère de la Santé. Une synergie entre Communication, Éducation, Affaires sociales, communautés religieuses, médias et citoyens est indispensable.
Dr Ndong : « Sans coordination et financement adéquat, la riposte est difficile. Il faut des moyens pour la sensibilisation, les tests et la prise en charge globale. »
L’émission Yêmï souligne que dépistage, prévention, traitement et accompagnement communautaire restent essentiels. LOPS conclut :
« Chaque acteur, chaque famille et chaque citoyen a un rôle à jouer. La prévention commence avec la connaissance et l’information. »
Le 12 octobre 2025, à l’issue des élections locales et législatives, plusieurs membres du Gouvernement déposent leur démission, conformément à l’article 73 de la nouvelle Constitution de la Ve République. Parmi eux figure le Professeur Adrien MOUGOUGOU, Ministre de la Santé et élu du Département de la Boumi-Louetsi. Le Chef de l’État prend acte de ces démissions et rappelle que l’incompatibilité entre un mandat parlementaire et une fonction gouvernementale ne souffre d’aucune exception.
Pourtant, près de deux mois plus tard, un document venu de Mbigou ravive le débat : le communiqué du Collectif des six cantons du Département de la Boumi-Louetsi, daté du 10 décembre 2025, demandant le maintien du Ministre démissionnaire.
Une ignorance manifeste du cadre institutionnel
La démission déposée le 12 octobre 2025 ne fait l’objet d’aucune ambiguïté : elle s’impose en vertu de la Constitution. Le Chef de l’État précise alors que seuls les ministres non concernés par cette incompatibilité expédient les affaires courantes.
Mais le communiqué du Collectif semble ignorer ce cadre pourtant clair. En réclamant la reconduction du Ministre de la Santé, le document donne l’impression que la démission constitutionnelle — actée depuis octobre — pourrait être réversible par simple pression locale.
Cette attitude pose un problème majeur : elle minimise la portée de la Constitution et la volonté du Président, au moment même où les mécanismes de la Ve République s’installent progressivement.
Une démarche communautaire maladroite et décevante
Le Collectif, par la voix du Chef de canton Guy Joseph NGOKELELE KOUDALD, sollicite la « magnanimité » du Président pour maintenir le ministre au Gouvernement, afin qu’il « parachève l’œuvre immense entamée ».
Mais une telle démarche comporte de nombreuses dérives :
▪︎Elle entretient l’illusion dangereuse qu’un ministre pourrait être reconduit sous pression territoriale.
▪︎Elle fragilise l’image du ministre lui-même, associé malgré lui à une démarche qui ne respecte pas l’esprit institutionnel.
▪︎Elle crée un précédent regrettable, où les choix gouvernementaux seraient influencés par des considérations locales plutôt que par le droit.
Cette tentative, bien que présentée avec courtoisie, révèle une méconnaissance profonde des principes républicains et une lecture trop émotionnelle de la gestion de l’État.
Des maladresses qui affaiblissent la crédibilité du communiqué
Le document comporte plusieurs éléments problématiques :
▪︎L’appel à la « magnanimité légendaire » du Président, incompatible avec une correspondance institutionnelle.
▪︎La mention d’un numéro de téléphone personnel dans un courrier officiel destiné à la Présidence.
▪︎L’usage appuyé de formules religieuses dans un contexte administratif strict.
Ces maladresses cumulées donnent au texte un ton improvisé, peu rigoureux, et éloigné des standards attendus dans un échange institutionnel.
La loi doit primer sur toute pression communautaire
La réalité demeure simple et inaltérable :
▪︎le Gouvernement démissionne le 12 octobre 2025,
▪︎le Ministre de la Santé issu de la Boumi-Louetsi figure parmi les démissionnaires,
▪︎et aucune intervention locale ne peut modifier ou suspendre une décision constitutionnelle.
L’État fonctionne selon le droit et les institutions, non selon les sollicitations émotives ou communautaires. Dans le processus de consolidation de la Ve République, respecter les textes est un impératif non négociable.
La démission intervenue en octobre s’inscrit dans un cadre légal clair, que le Chef de l’État fait respecter avec rigueur. Face à cela, la démarche du Collectif des six cantons apparaît comme malvenue, décalée et contraire aux principes républicains, en tentant d’influencer une décision déjà encadrée par la Constitution.
Dans une République moderne, la stabilité institutionnelle repose sur une seule règle : la primauté du droit sur les pressions locales. Le communiqué de Mbigou, loin de servir la cause défendue, rappelle au contraire la nécessité urgente de mieux comprendre et respecter les mécanismes de la Ve République.