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Ba’ponga : << Je me sentirais mieux avec un environnement culturel mieux outillé >>
Les 19, 20 et 21 de ce mois de mai, Ba’ponga va animer un master class qui va se tenir à l’Institut Français. L’événement est à sa quatrième ” édition “. Il est le carrefour où les artistes se rencontrent pour se performer dans la gestion des carrières et la performance scénique. Acteur majeur de cette organisation, Ba’ponga nous en dit un peu plus.

AkumRadio : Depuis 4 ans, vous portez l’idée de développer les carrières et les performances de vos collègues par des participations à vos Master Class. D’où vous est venue l’idée ?
Ba’ponga : Naturellement et peut être inconsciemment j’ai toujours structuré les scènes de RAABOON et D’EBEN FAMILY. À NEGRATTITUDE, j’ai non seulement produit mais surtout encadré, formé et développé des artistes. Donc, je crois que ça ne m’a jamais traversé l’esprit, ça c’est fait naturellement. Comme une mère qui élève son enfant.
AKR : Elle est donc le résultat d’un constat ?
Ba’ponga : C’est plutôt l’ambition de faire évoluer l’acteur culturel et l’industrie culturelle qui m’anime. Je me sentirais mieux avec un environnement culturel mieux outillé.

AKR : Est-ce que les artistes adhèrent à la vision de Ba’ponga ?
Ba’ponga : Vu de là où je suis, c’est timoré de leur côté. Les acteurs culturels veulent évoluer, mais n’adoptent pas le comportement qu’il faut pour évoluer. Ils aimeraient peut-être que les choses changent d’elle-même.
AKR : Après les premières expériences l’heure est peut-être au bilan : peut-on dire que les enseignements du formateur sont aujourd’hui visibles dans les carrières des artistes ?
Ba’ponga : Mes enseignements sont plus que visibles, parce qu’en dehors de former des jeunes proches de moi, j’ai aussi encadré d’autres jeunes et inspiré de par mon comportement plusieurs autres.
AKR : Avec la pandémie ( Covid-19 ) et les restrictions qui en découlent, l’artiste a grandement besoin de se réinventer pour exister. Allez-vous développer un thème en rapport avec cette nouvelle réalité ?
Ba’ponga : Avant de se réinventer, je pense qu’il faut exister. Nous allons commencer par l’essentiel qui est la vie et le comportement. De la conception à l’exposition en passant par la gestion. Ça ne servirai à rien de changer d’itinéraire si à la base on ne sait pas se repérer et s’orienter.
Propos recueillis par Mihi…

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MAGALI WORA : “Avec les GRAMMYs, l’Afrique francophone doit passer de la marge au centre”

Première Gabonaise à intégrer la prestigieuse Recording Academy – l’institution derrière les GRAMMY Awards – Magali Palmira Wora incarne une percée historique pour le Gabon et pour l’Afrique francophone. À travers cette interview exclusive pour Akûm Infos, elle revient sur son parcours, ses ambitions et sa vision d’une industrie musicale structurée, connectée et résolument internationale.
Akûm Infos : Bonjour Magali, et félicitations pour cette intégration historique à la Recording Academy. Que représente pour vous cette nomination ?
Magali Palmira Wora :
Je me réjouis de mon intégration à la Recording Academy, qui constitue à la fois une reconnaissance de mon implication constante dans l’évolution de l’industrie musicale en Afrique francophone ainsi qu’un encouragement à poursuivre mes efforts. C’est aussi un signal fort : notre région peut désormais faire entendre sa voix dans les instances mondiales de la musique.
Akûm Infos : Comment s’est déroulé ce processus d’intégration ? Était-ce une candidature ou une reconnaissance ?
Magali Palmira Wora :
C’est un peu des deux. Devenir voting member de la Recording Academy nécessite d’abord deux recommandations de membres existants, puis l’envoi d’un dossier professionnel solide. Ce n’est pas une simple inscription, c’est un parcours basé sur les contributions concrètes dans l’industrie.
Depuis plus de 20 ans, j’ai œuvré à relier l’Afrique francophone et anglophone à travers des projets comme Coke Studio Africa, The Voice Afrique Francophone ou encore les MTV Africa Music Awards. Depuis 2020, j’ai cofondé HEMA Online Music Academy, une plateforme de formation et de mentorat en ingénierie culturelle. Dans les industries anglophones, le mentorat est une valeur essentielle, et cela a certainement joué en ma faveur.
Akûm Infos : Concrètement, quel est le rôle d’un membre votant au sein des GRAMMYs ?
Magali Palmira Wora :
Nous participons aux différents scrutins – de la pré-nomination aux votes finaux – mais notre rôle ne s’arrête pas là. Les membres contribuent également à la vie de l’Académie via leurs cotisations, leur présence dans des groupes de travail, leur participation à des ateliers ou à des programmes de mentorat. C’est un véritable engagement professionnel et éthique.
L’Afrique francophone reste malheureusement peu visible. À l’inverse, nos collègues du Nigeria, du Ghana ou d’Afrique du Sud ont su s’imposer. Mon objectif est d’œuvrer à ce que les artistes francophones soient mieux représentés dans toutes les catégories, du Global Music au Jazz, en passant par la Pop ou le R&B.
Akûm Infos : Parlons du Gabon. Quel impact cette reconnaissance pourrait-elle avoir pour l’industrie musicale locale ?
Magali Palmira Wora :
Cette nomination n’est pas une finalité, c’est une porte ouverte. Elle doit inciter les artistes gabonais à renforcer leur structuration, leur professionnalisation et à mieux investir dans leur visibilité à l’international. Les critères pour obtenir une nomination sont stricts, et cela demande une stratégie claire.
C’est pourquoi j’ai publié en 2019 un Guide d’initiation au management artistique en Afrique subsaharienne. Et avec HEMA Online Music Academy, nous avons formé 115 apprenants de plusieurs pays africains… mais très peu sont Gabonais. Cela traduit un désintérêt préoccupant pour la structuration, que je souhaite inverser.
Akûm Infos : Vous êtes désormais considérée comme une ambassadrice culturelle du Gabon. Comment endossez-vous ce rôle ?
Magali Palmira Wora :
Avec lucidité. Depuis plusieurs années, je mène un plaidoyer auprès des autorités pour un encadrement du secteur culturel articulé autour de trois axes :
- Un cadre organisationnel clair ;
- Une législation adaptée aux réalités des artistes ;
- Une protection sociale digne de ce nom.
Tant que ces éléments n’existeront pas, les artistes gabonais resteront en marge. Pour repositionner le Gabon sur la carte culturelle mondiale, il faut de la volonté politique et un travail de fond.
Akûm Infos : Quel message aimeriez-vous adresser à la jeunesse artistique gabonaise ?
Magali Palmira Wora :
Ne vous contentez pas du talent. Formez-vous. Structurez vos projets. Travaillez votre identité artistique. Comprenez les dynamiques internationales. Et surtout, investissez dans le temps long. Le monde ne nous attend pas : c’est à nous de nous imposer.
Le Gabon a le potentiel pour devenir un hub musical, mais cela ne se fera pas sans une culture de l’excellence, de la rigueur et de la collaboration entre artistes, managers, médias et institutions.
Akûm Infos : Pour finir, un mot ou une anecdote à partager depuis l’annonce de votre intégration ?
Magali Palmira Wora :
Depuis l’annonce, je reçois énormément de messages de jeunes artistes, mais aussi de femmes, qui me disent se sentir représentées. Cela me touche profondément.
Et pour résumer mon engagement, je dirais : « Avec C’BON, un souffle nouveau pour les arts et la culture. »
Quant à mes prochains projets liés à la Recording Academy, ils seront publiés sur mes pages officielles, dans le respect des règles de communication de l’Académie.
Propos recueillis par Donald Mihindou
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Aristide INDOU : “Si je suis élu, je lancerai des projets concrets pour transformer l’Ivindo”

Ingénieur QHSSE de formation, Aristide INDOU s’est forgé une solide expérience professionnelle dans le secteur pétrolier avant de s’engager en politique. Fils de l’Ivindo, il souhaite transformer cette région en exploitant son potentiel inexploité et en répondant aux besoins urgents de ses habitants. Son engagement au sein de l’Union pour la République (UPR) reflète sa volonté d’apporter des solutions concrètes à des problématiques locales. Dans cette interview, il revient sur son parcours, ses motivations politiques et sa vision pour l’avenir de l’Ivindo.
AKR : Pouvez-vous revenir sur votre parcours professionnel et associatif ?
Aristide Indou (A.I) : Je suis originaire de l’Ivindo, bien que né à Lambaréné. Ingénieur QHSSE de formation, j’ai suivi un cursus international avec des diplômes obtenus à Stellenbosch, en Afrique du Sud, et au Petrofac Training Center d’Aberdeen, au Royaume-Uni. Fort de près de 20 ans d’expérience, j’ai travaillé pour de grandes entreprises comme KCA Deutag et Subsea 7, évoluant dans des environnements exigeants du secteur pétrolier et énergétique. Aujourd’hui, je suis coordinateur HSSE pour Gabon Oil Company, où je supervise trois sites stratégiques et veille à l’application rigoureuse des normes de sécurité et de protection environnementale.
Parallèlement à ma carrière, je me suis toujours impliqué dans des initiatives associatives. J’ai présidé le groupement des associations départementales de l’Ogooué-Maritime, favorisant la solidarité et le développement local. En tant que conseiller stratégique pour Action Ogivine, j’ai contribué à des projets sociaux et environnementaux touchant les populations vulnérables. Je suis également deuxième vice-conseiller régional de l’association Alpha International pour le Gabon, où je participe à des actions en faveur de la jeunesse et de l’éducation.
Mon engagement s’est forgé sur ces expériences, et c’est cette volonté d’impact concret qui me pousse aujourd’hui à entrer en politique pour transformer l’Ivindo.
AKR : Pourquoi avez-vous décidé de vous engager en politique et pourquoi avec l’UPR ?
A.I : C’est la vision du président de l’UPR, Gervais Oniane, qui m’a convaincu. Il propose des solutions pragmatiques comme la création de Libreville 2 pour désengorger la capitale. Ses idées sont en phase avec les besoins réels des populations, notamment celles de l’Ivindo. J’ai trouvé dans l’UPR un cadre idéal pour porter ces aspirations.
AKR : Quels sont, selon vous, les principaux défis de l’Ivindo ?
A.I : L’Ivindo regorge de potentiel, mais il est freiné par le manque d’infrastructures, de routes praticables et de systèmes éducatifs adaptés. Il manque également de main-d’œuvre qualifiée. Les habitants sont confrontés à des problèmes quotidiens comme l’accès limité à l’eau potable, à l’électricité et à des services publics de qualité.
AKR : Quelles priorités aimeriez-vous mettre en avant pour l’Ivindo ?
A.I : Mes priorités incluent :
La construction d’un lycée technique à Makokou pour former une jeunesse compétente.
La réhabilitation des routes et des pompes hydrauliques.
L’amélioration de l’accès à l’eau potable et à l’électricité.
AKR : Comment les populations de l’Ivindo ont-elles accueilli votre engagement ?
A.I : Les habitants ont été très accueillants. Lors de mes rencontres, ils m’ont remis symboliquement un chasse-mouche, signe de leur confiance et de leur espoir. Cela m’a profondément touché et renforcé ma détermination à agir pour répondre à leurs attentes.
AKR : Quels besoins spécifiques les habitants ont-ils exprimé ?
A.I : Ils souhaitent des routes praticables, un éclairage public, un meilleur accès à l’eau potable et une éducation qui prépare réellement les jeunes à des métiers qualifiés. Ces préoccupations sont au cœur de mon projet.
AKR : Quelles sont vos actions prioritaires si vous êtes élu ?
A.I : Si je suis élu, je lancerai immédiatement :
La promotion des filières techniques et technologiques pour les jeunes.
La réhabilitation des pompes hydrauliques et l’installation de groupes électrogènes dans les quartiers non électrifiés.
La construction d’un lycée technique à Makokou pour pallier le manque de techniciens qualifiés dans la région.
AKR : Que pensez-vous du renouveau générationnel en politique ?
A.I : Il est essentiel. Chaque époque appelle des idées nouvelles et des énergies fraîches. Nous avons besoin de leaders capables d’affronter les défis modernes tout en respectant nos valeurs fondamentales. Le renouveau générationnel est une nécessité pour transformer nos ambitions en actions concrètes.
Avec un parcours professionnel remarquable et une compréhension claire des besoins de l’Ivindo, Aristide Indou incarne une nouvelle génération de leaders engagés. Porté par des idées novatrices et une volonté d’améliorer le quotidien de ses concitoyens, il espère inscrire son action dans une dynamique de développement durable et inclusif pour l’Ivindo.
Propos recueillis par la rédaction

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Renée Ruth au Forum SHUM : “Acquérir des compétences pour un changement positif”

Du 26 octobre au 1er novembre 2024, Kaliningrad a été le théâtre du Forum de l’Éducation de la Jeunesse Toute-Russe, un rassemblement international qui a réuni des jeunes leaders issus de divers horizons pour échanger des idées et développer des projets novateurs. Parmi eux, Renée Ruth, animatrice à Urban FM, a fièrement représenté le Gabon, apportant sa perspective unique sur les défis auxquels la jeunesse est confrontée aujourd’hui. En suivant son parcours tout au long du forum, nous avons eu l’occasion d’explorer ses réflexions et contributions à travers cet entretien, qui met en lumière son engagement passionné pour l’éducation et la protection de l’environnement.
Akûm Radio (AKR) : Pouvez-vous nous parler de votre expérience au Forum SHUM et de ce que cela représente pour vous en tant que jeune leader gabonais ?
Renée Ruth (RR) : Mon expérience au Forum SHUM a été une aventure incroyable. En tant que jeune leader gabonais, c’est une chance unique de rencontrer d’autres jeunes passionnés et de partager nos idées sur des enjeux qui nous tiennent à cœur. Ce forum me permet de voir que nous ne sommes pas seuls dans notre quête d’un changement positif.

Au forum Shum, Renée Ruth a souvent évoqué son pays, le Gabon, accompagnée de son drapeau.
AKR : Quels enjeux majeurs avez-vous identifiés lors des discussions sur le rôle des jeunes dans l’éducation et l’engagement communautaire ?
RR : Les enjeux majeurs que j’ai identifiés concernent l’importance de l’éducation inclusive et de l’engagement des jeunes dans la vie communautaire. Nous avons discuté de la nécessité d’impliquer les jeunes dans la prise de décisions et de leur donner les outils pour être des acteurs du changement.
AKR : Comment votre rôle d’animatrice à Urban FM influence-t-il votre perspective sur les initiatives que vous proposez au forum ?
RR : Mon expérience en tant qu’animatrice à Urban FM me permet de mieux comprendre les dynamiques culturelles. Cela a influencé mes propositions au forum SHUM en m’incitant à créer des initiatives qui soulignent l’échange, la créativité et l’engagement collectif.
AKR : Quelles initiatives concrètes avez-vous développées pour valoriser le Parc National Vishtynetsky et comment pensez-vous qu’elles peuvent impacter la communauté ?
RR : Pour valoriser le Parc National Vishtynetsky, j’ai proposé des projets comme des visites éducatives pour les écoles et des événements communautaires qui mettent en avant la beauté naturelle de la région. Je crois que ces initiatives peuvent renforcer le lien entre la communauté et son environnement, tout en suscitant un sentiment de responsabilité collective.
AKR : En quoi l’échange culturel et international, comme celui que vous vivez à Kaliningrad, est-il important pour les jeunes Gabonais ?
RR : L’échange culturel que j’expérimente ici à Kaliningrad est essentiel pour nous, jeunes Gabonais. Cela nous ouvre l’esprit à d’autres perspectives et renforce notre capacité à collaborer avec des personnes de différents horizons. C’est un véritable tremplin pour enrichir notre propre culture.

Renée Ruth a réussi à s’intégrer parfaitement durant le forum, nouant des amitiés solides avec Suan, Nadya et Hadisey.
AKR : Quelles compétences avez-vous acquises lors de ce forum qui pourraient être bénéfiques pour votre travail à Urban FM ?
RR : Les compétences que j’ai acquises au forum incluent la communication interculturelle, la gestion de projets collaboratifs et l’utilisation des médias numériques. Ces compétences sont cruciales pour mon travail à Urban FM, où je peux les appliquer pour créer des contenus engageants et pertinents.
AKR : Quels messages souhaitez-vous transmettre aux jeunes Gabonais qui aspirent à s’engager dans des projets similaires ?
RR : Mon message aux jeunes Gabonais est d’oser s’engager et de croire en leur potentiel. Chaque initiative, même petite, peut avoir un impact énorme sur notre communauté.
AKR : Merci, Renée, pour cet échange enrichissant et pour avoir partagé votre expérience au Forum SHUM. Votre engagement est inspirant pour de nombreux jeunes.
RR : Merci à Akûm Radio pour m’avoir accompagné et pour avoir communiqué sur mes activités durant le forum. Cela aide à faire entendre la voix de la jeunesse gabonaise sur des plateformes internationales.
Propos recueillis par la redaction