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Quand le génie d’Akendengué reste dans l’ombre : le cas “Epuguzu” dans la série Eki

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La série Eki, diffusée sur Canal+ Elles, est devenue un rendez-vous incontournable pour le public gabonais. Au-delà de son intrigue captivante, la saison 2 a mis en lumière une œuvre musicale emblématique : Epuguzu de Pierre-Claver Akendengué. Ce titre, issu de l’album culte Silence accompagne les moments forts du personnage de Lazare Obame, interprété avec brio par Afane Edou. Pourtant, malgré cette exposition, “Epuguzu” n’a pas connu l’élan de renouveau qu’on aurait pu attendre, notamment auprès de la jeune génération.

Une œuvre culte qui traverse les époques

Dans EKI, premier épisode, dès la 19ᵉ minute, “Epuzugu” d’Akendengué accompagne le premier jeu de Lazare Obame.

Sorti en février 1990, Silence est une pierre angulaire de la musique gabonaise et africaine. Son engagement, ses sonorités uniques et son succès international en ont fait une référence intemporelle. En intégrant Epuguzu dans sa bande-son, la série Eki rend hommage à cet héritage culturel, tout en offrant une opportunité de redécouverte. Mais là où des classiques d’autres pays renaissent grâce aux réseaux sociaux, Epuguzu semble stagner dans l’ombre de son prestige passé.

L’exemple ivoirien : un modèle à suivre ?

En 2023, l’artiste ivoirienne Mathey a connu un phénomène similaire avec son titre Ameyatchi. Plus de 25 ans après sa sortie, cette chanson a été redécouverte par la jeune génération grâce à des challenges sur TikTok et un remix moderne. Résultat : des millions de vues pour le clip et l’audio original, une visibilité accrue pour l’artiste, et une nouvelle vie pour son œuvre. Pourquoi un tel succès pour Ameyatchi et pas pour Epuguzu ?

Une jeunesse déconnectée de son patrimoine

Le cas de Epuguzu met en lumière une problématique récurrente au Gabon : l’absence d’un pont entre les générations pour transmettre et valoriser le patrimoine musical national. Si l’internationalisation de Pierre-Claver Akendengué est indéniable, son œuvre reste peu exploitée dans un contexte moderne, où les plateformes digitales et les réseaux sociaux façonnent les goûts et tendances.

Le rôle des acteurs culturels

La diffusion d’une œuvre aussi puissante dans une série populaire aurait pu être une occasion en or pour réintroduire Epuguzu sur la scène musicale actuelle. Mais pour cela, il aurait fallu une stratégie concertée entre producteurs, diffuseurs et acteurs culturels. Un challenge TikTok, un remix ou même un clip moderne auraient permis de capter l’attention d’un public jeune, souvent friand de nouveautés… ou de classiques revisités.

Un appel à réagir

La question n’est pas de savoir si Epuguzu est une chanson intemporelle, car elle l’est déjà. La véritable problématique réside dans notre capacité à honorer ce patrimoine et à l’adapter aux outils d’aujourd’hui. Si le Gabon souhaite valoriser ses trésors musicaux, il est temps d’agir : collaborations entre artistes, campagnes sur les réseaux sociaux, ou encore intégration dans des playlists populaires sont autant de pistes à explorer.

Epuguzu” de Akendengue, en version audio intégrale, est une œuvre que les jeunes peuvent pleinement s’approprier.

Pierre-Claver Akendengué a un héritage musical inestimable. Ne pas en profiter pleinement reviendrait à priver les jeunes générations d’une part essentielle de leur identité culturelle. Epuguzu mérite mieux qu’un silence prolongé.

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Stand Up Party 11 à Douala : les humoristes gabonais à l’assaut de la scène panafricaine

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Douala, 12 juin 2025, 18h. La capitale économique camerounaise se prépare à vibrer ce jeudi soir au rythme de l’humour avec la 11e édition du Stand Up Party, le spectacle comique le plus suivi en Afrique subsaharienne. Plus de 800 spectateurs sont attendus à La Falaise Diamond (Bonanjo), tandis que plus de 130 000 internautes suivront la retransmission en ligne. Réservations au 675 198 192 / 696 148 472.

Créé par l’humoriste camerounais Markus, l’événement a gagné une renommée continentale en alliant des pointures de la scène humoristique à de jeunes talents prometteurs. Chaque édition est une fête du rire, de la créativité et du dialogue culturel africain.

Le Gabon : une délégation humoristique remarquée

Cette année, le Gabon est particulièrement bien représenté avec la participation de Yann Koko, Chambre à Louer, Manitou, Kiri Kara et Taxi Jaune. Ces artistes, chacun avec son univers singulier, viendront enrichir une programmation déjà très attendue.

« C’est une grande fierté de porter les couleurs du Gabon à Douala avec mes compatriotes. Le Stand Up Party, c’est un peu comme la CAN de l’humour africain ! Cette édition, je serai à ma deuxième participation, après celle de 2022. », déclare Yann Koko, l’un des humoristes gabonais les plus populaires du moment.

« À moins de deux mois de mon spectacle à Libreville, le 20 juillet, ma participation à l’événement ici à Douala sera comme une phase test de mes nouvelles vannes. », explique Chambre à Louer, entre excitation et stratégie.

Un événement taillé pour le live

Sous la houlette de Markus, le Stand Up Party conserve sa promesse : réunir les publics, transcender les frontières, faire émerger les rires et les idées. La scénographie ambitieuse, la maîtrise logistique et la force de diffusion numérique assurent un show digne des grands standards internationaux.

Le rendez-vous est donc donné : jeudi 12 juin 2025 à 18h, à La Falaise Diamond – Bonanjo. L’humour, ce soir-là, parlera toutes les langues du continent.

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Koffi Olomidé honoré par la SACEM, mais son concert du 19 juillet à Vincennes annulé

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Le légendaire chanteur congolais Koffi Olomidé a été honoré ce 10 juin 2025 à Paris, lors d’une cérémonie officielle, par la SACEM, en recevant le prestigieux titre de Sociétaire Définitif. Ce statut honorifique est réservé aux artistes dont l’œuvre a généré des droits d’auteur importants et durables. Une distinction rare qui consacre plus de quatre décennies de carrière et l’immense influence de l’artiste sur la scène musicale africaine et internationale.

Auteur de classiques comme Loi ou Selfie, Koffi Olomidé devient ainsi l’un des rares artistes africains à recevoir une telle reconnaissance de la part de la Société des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de Musique. C’est aussi un hommage à la richesse de la rumba congolaise, inscrite au patrimoine immatériel de l’UNESCO.

Cette nomination a suscité une vague d’émotions sur les réseaux sociaux. De nombreux artistes africains ont salué la reconnaissance d’un « monument vivant », tandis que ses fans espéraient célébrer cette nouvelle lors de son concert prévu le 19 juillet à l’Hippodrome de Vincennes.

Mais cette date a été officiellement annulée, à la surprise générale. Selon l’organisation, des problèmes logistiques et administratifs en sont la cause. Une annonce qui ternit quelque peu ce moment de gloire pour l’artiste, pourtant en pleine lumière.

Entre reconnaissance institutionnelle et aléas de tournée, le parcours de Koffi Olomidé continue d’osciller entre hommage et controverse, preuve que la légende reste toujours aussi présente dans l’imaginaire collectif.

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Démolitions à Plaine-Orety : Bilie By Nze dénonce une spéculation foncière et engage trois avocats pour les sinistrés

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La vague de démolitions qui touche la zone de Plaine-Orety, derrière l’Assemblée nationale, continue de susciter la colère de nombreux habitants. Officiellement présentée comme une opération d’intérêt public liée à l’aménagement de la capitale, l’initiative gouvernementale est désormais au cœur d’un bras de fer politique et social. L’opposant Bilie By Nze est monté au créneau.

De retour d’un déplacement à l’étranger, l’ancien Premier ministre s’est rendu mardi matin sur le site, auprès des familles sinistrées. Dans un discours sans détour, il a exprimé son indignation :

« Je ne suis pas venu faire de la politique. Je suis venu vous aider à réfléchir, à vous organiser, à défendre vos droits. Ce n’est pas juste une question d’eau ou de toit, c’est une question de dignité, de respect. »

Bilie By Nze a annoncé avoir recruté trois avocats pour accompagner les familles concernées. Connaissant bien ce dossier, il accuse le nouveau pouvoir d’instrumentaliser les projets publics au profit d’intérêts privés :

« Ce dossier a commencé sous Omar Bongo, Ali Bongo a continué. Les Libanais veulent ces terres pour construire leurs immeubles. Ce n’est pas pour des hôpitaux ou des écoles. On enlève les populations pour faire de la spéculation foncière et immobilière. C’est la réalité. J’en ferai une affaire. »

Face à lui, le ministre du Logement Ludovic MENIE NDONG a défendu l’action gouvernementale lors d’un plateau spécial diffusé sur Gabon 1ère le 8 juin. Il a rappelé que cette zone est classée d’utilité publique depuis les années 1990, avec plusieurs phases d’indemnisation et de relogement, notamment vers le site d’Alenakiri. Un décret adopté en février 2024 fixe un délai d’un mois pour la mise en œuvre des expropriations.

« L’État a réservé cette zone pour des projets structurants depuis longtemps. Deux titres fonciers y ont été créés, et certaines familles ont été indemnisées. »

Sur le terrain, les familles dénoncent néanmoins des évictions brusques, parfois sans notification officielle ni solution immédiate. Bilie By Nze insiste :

« On ne développe pas un pays contre sa population, mais avec elle. »

Au-delà de Plaine-Orety, d’autres quartiers sont potentiellement concernés. Des habitants de Louis, ou encore des PK, redoutent d’être les prochains à faire les frais de cette politique d’urbanisation accélérée.

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