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Procès Bongo-Valentin : Sylvia et Noureddin condamnés à 20 ans, ils dénoncent un jugement « rapide et incohérent »

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La Cour criminelle spécialisée de Libreville a condamné le 11 novembre 2025 Sylvia Bongo Ondimba, ancienne Première dame, et son fils Noureddin Bongo Valentin à 20 ans de prison pour détournement de fonds publics. Le procès, ouvert la veille, s’inscrit dans la lutte contre la corruption, mais soulève des questions pour les condamnés, qui ont réagi par un communiqué.

Un verdict lourd dans un procès express

Présidée par le juge Jean Mexant Essa Assoumou, la Cour a reconnu Sylvia Bongo coupable de recel, détournement de fonds publics, blanchiment de capitaux, usurpation de fonds et instigation au faux. Noureddin Bongo Valentin, ancien coordinateur général des affaires présidentielles, a été reconnu coupable de détournement de deniers publics, concussion, usurpation de titres et fonctions, blanchiment aggravé de capitaux et association de malfaiteurs.

Le jugement prévoit également des sanctions financières importantes et la saisie de plusieurs biens. Le procès, initialement prévu sur quatre jours, a fait l’objet d’une couverture médiatique importante, reflétant l’importance politique et symbolique de la famille Bongo. Si certains observateurs y voient un signal fort contre l’impunité, d’autres dénoncent la rapidité des audiences et la nature des accusations, point soulevé par le communiqué des Bongo-Valentin.

Les réactions des condamnés

Dans un communiqué publié le 13 novembre, Sylvia et Noureddin Bongo Valentin contestent la décision :

« Plusieurs lourdes irrégularités de procédure et atteintes au droit de la défense ont été commises. »

Ils affirment n’avoir jamais pu rencontrer librement leurs avocats pendant près de deux ans, ni à la prison centrale, ni dans le sous-sol de la Présidence, où ils se disent « retenus en captivité ». Leur défense prévoit de saisir la Commission africaine des droits de l’Homme et la Cour africaine des droits de l’Homme pour faire valoir leurs droits.

Ils remettent également en question les éléments de fond des accusations, soulignant que Sylvia Bongo n’a jamais occupé de fonction officielle et que Noureddin Bongo Valentin n’a « jamais eu la gestion d’un budget ». Selon eux, le procès a été « rapide et incohérent », avec des sanctions financières « disproportionnées ».

Une affaire suivie de près

Le ministère public n’a pas publié de réaction officielle, mais des sources judiciaires indiquent que le verdict correspond aux réquisitions présentées lors des audiences et s’inscrit dans une dynamique de transparence.

L’affaire Bongo-Valentin reste un dossier emblématique de la justice gabonaise, mêlant volonté d’affirmation de l’indépendance judiciaire et perception d’acharnement. Tandis que la défense prépare ses recours devant les juridictions, l’opinion publique reste partagée entre perception d’un acte de justice attendu et interrogation sur la rapidité et la régularité du jugement.

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Young Team : 15 ans de prison pour trois cadres, un avertissement cinglant aux jouisseurs du pouvoir

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Libreville, 19 novembre 2025 — La Cour criminelle spéciale de Libreville a frappé fort. Après six jours d’audience, le procès des membres de la « Young Team », bras jeune et ambitieux du système Bongo-Valentin, a rendu son verdict lundi, envoyant un message clair à tous ceux qui pourraient être tentés d’abuser de leur position dans le nouveau pouvoir : la justice gabonaise n’épargne personne.

Trois responsables, Abdoul Oceni Ossa, Ian Ghislain Ngoulou et Mohamed Ali Saliou, ont écopé de 15 ans de réclusion criminelle, dont cinq avec sursis, assortis d’une amende de 10 millions de FCFA. Les accusations sont lourdes : détournement de fonds publics, concussion, corruption active et blanchiment de capitaux.

À ces peines s’ajoutent des réparations financières colossales au profit de l’État :

▪︎ Abdoul Oceni Ossa : 6,4 milliards FCFA

▪︎ Mohamed Ali Saliou : 5,2 milliards FCFA

▪︎ Ian Ghislain Ngoulou : 1,2 milliard FCFA

La Cour a également ordonné la confiscation de biens : villas de luxe, mini-cités, appartements à Dubaï, terrains au Gabon et au Bénin, flottes de véhicules haut de gamme et montres de luxe, dont une collection estimée à 1,4 milliard FCFA pour Mohamed Ali Saliou seul. Les comptes bancaires gelés pendant l’instruction sont désormais définitivement acquis à l’État.

Cette décision dépasse le simple cadre judiciaire. Elle envoie un signal fort aux responsables actuels et futurs : l’exercice de fonctions publiques implique une responsabilité totale, et toute dérive financière ou morale sera sanctionnée avec fermeté. Pour beaucoup, ce verdict constitue une leçon directe aux « jouisseurs du pouvoir » qui pourraient être tentés de reproduire ces pratiques.

Leçons pour le nouveau pouvoir

Alors que les Bongo-Valentin ont été condamnés par contumace à 20 ans de prison pour détournement de fonds publics et blanchiment aggravé, l’exemple des trois responsables de la Young Team frappe par sa symbolique. La justice gabonaise montre que le pouvoir ne protège pas automatiquement ceux qui en abusent, et que les excès passés peuvent devenir des références pour ceux qui, aujourd’hui, occupent des fonctions publiques.

Si certains évoquent encore des jouisseurs au sein du nouveau pouvoir, cette affaire démontre que la République dispose des moyens de sanctionner toute dérive, et que le temps de l’impunité pourrait bien être révolu.

Les condamnés disposent désormais de cinq jours francs pour se pourvoir en cassation, après quoi les décisions deviendront définitives. En attendant, Libreville et l’ensemble du Gabon observent un procès qui marquera durablement l’histoire judiciaire du pays, et servira de leçon à quiconque croit que jeunesse ou ambition suffisent à échapper aux règles.

Tsoni / Mihi…

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Novembre Bleu : hommes, santé et courage, YÊMÏ brise le silence

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Libreville, 16 novembre 2025 – Chaque année, le mois de novembre met à l’honneur la santé masculine à travers la campagne Novembre Bleu, sur le modèle d’Octobre Rose pour les femmes. L’objectif : sensibiliser au dépistage des cancers masculins et à la santé mentale. Cette semaine, l’émission YÊMÏ, présentée par Lops sur Urban FM 104.5, a consacré son numéro à cette thématique avec le Dr Angué Marcia épouse Pemengoye, médecin-conseil.

« Cette semaine, nous parlons d’eux : des hommes, de leur santé, de leur silence… et parfois même de leur peur », annonce Lops. « Les femmes que nous sommes avons décidé de prendre la parole pour leur dire une chose simple : il n’y a aucune honte à parler de son corps, de sa santé intime ou de ses doutes. Car prendre soin de soi, c’est aussi être fort. »

Novembre Bleu : historique et chiffres clés

Novembre Bleu a été initié par l’ONG australienne Movember Charity Foundation pour promouvoir la santé masculine et la prévention des cancers. « À ses débuts, la campagne ciblait deux priorités : les cancers masculins et la santé mentale », explique le Dr Angué. Depuis, plus de 21 pays ont rejoint le mouvement, et le Gabon s’est démarqué dès 2020 avec une première campagne nationale.

« Lors de la première édition, près de 480 hommes ont été dépistés et 26 cas de cancers de la prostate ont été identifiés, dont 24 à un stade très avancé », rappelle le Dr Angué Marcia. « Cela a montré que les hommes consultent très tardivement et rarement, d’où l’importance de répliquer ce type d’activité. »

Aujourd’hui, les cancers masculins les plus fréquents au Gabon sont : prostate (20,5 %), foie (12 %) et colorectal. « Au regard de la fréquence de ces maladies, il faut continuer à sensibiliser les hommes sur la prévalence de ces pathologies », insiste le Dr Angué Marcia.

Briser les tabous

Les stéréotypes culturels persistent : « Nos hommes – papa, frère, ami… – ont si peur de consulter », note Lops. « Trop longtemps, on a confondu force et silence. La vraie force, c’est d’écouter son corps, d’oser consulter et de prévenir plutôt que de subir. Que chacun prenne sa part de responsabilité : les femmes en encourageant, les hommes en s’écoutant, et la société en brisant les tabous. »

Dr Angué Marcia ajoute : « Ce n’est pas un problème uniquement gabonais ou africain, c’est une problématique mondiale. La masculinité toxique empêche trop souvent les hommes de se confier ou de consulter, alors que le dépistage précoce peut sauver des vies. »

Le rôle central des femmes et la prévention

Les femmes sont souvent les premières à détecter les signes : fatigue, troubles urinaires, changements physiques. « L’œil attentif de la compagne, de l’épouse, de la sœur ou de la fille intervient souvent avant le diagnostic médical », explique Lops.

Les symptômes des cancers masculins incluent difficultés urinaires, douleurs testiculaires, présence de sang dans les urines ou le sperme et éjaculation douloureuse. « Le dépistage précoce permet de détecter ces cancers avant qu’ils ne deviennent graves », souligne le Dr Angué Marcia.

Le SAS – Sommeil, Alimentation, Activité Sportive – est un guide simple pour réduire les facteurs de risque. « Limiter l’alcool et le tabac, rester physiquement actif, avoir un sommeil de qualité et une alimentation équilibrée », recommande le Dr Angué.

Une campagne pour toute l’année

« Les cancers existent toute l’année », rappelle Lops. « Ces campagnes ne sont pas des fêtes : elles sont un moment pour sensibiliser, informer et rappeler l’importance du dépistage et de la prévention. »

Le message est clair : « La santé est un bien commun. Prendre soin de soi, c’est aussi prendre soin des autres. » Novembre Bleu au Gabon est un appel à la responsabilité collective, à la solidarité et à la vigilance, avec pour objectif de sauver des vies.

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Procès de la “Young Team” : Steeve Nzeko Dieko rompt avec “les collégiens” et nie toute appartenance au groupe

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Libreville, 15 novembre 2025 — Le procès des membres de la « Young Team » se poursuit devant la Cour criminelle spécialisée, dans le cadre de l’affaire de détournement et de blanchiment de fonds publics impliquant Sylvia Bongo Ondimba et son fils Noureddin Bongo Valentin. Alors que le tribunal a déjà prononcé une peine historique de 20 ans par contumace contre les Bongo-Valentin, les co-accusés cherchent désormais à clarifier leur rôle et à se démarquer dans cette procédure à hauts risques.

Dans notre précédent article, nous évoquions la désolidarisation progressive de plusieurs membres de la Young Team face aux déclarations de Noureddin Bongo Valentin et à sa stratégie de défense. Ce samedi, Steeve Nzeko Dieko, ancien Secrétaire général du Parti Démocratique Gabonais (PDG), a pris position en se distançant clairement du groupe :

« Je n’ai jamais été membre de la Young Team », a-t-il affirmé à la barre.
« Je suis un enseignant d’université. On ne peut pas me qualifier de collégien. »

Cette déclaration marque une rupture nette avec l’image collective que certains accusés ont longtemps entretenue et illustre la volonté des protagonistes de dissocier leur identité de celle du groupe, désormais perçu comme un réseau en crise, fragilisé par les révélations de la justice et la condamnation des figures principales.

Le procès met en lumière les tensions et les fractures internes de ce réseau, longtemps présenté comme uni et fidèle à Noureddin Bongo Valentin dans un projet de gestion du pays avant le coup d’État du 30 août 2023. Chaque accusé semble désormais chercher à préserver sa responsabilité individuelle dans un contexte judiciaire complexe et très médiatisé.

L’audience, suspendue ce samedi soir après le réquisitoire du ministère public, reprendra demain en milieu de journée. Le procès continue de révéler les enjeux de pouvoir, de loyauté et de responsabilité qui traversent cette génération d’acteurs politiques et administratifs du Gabon.

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