Le Gabon retrouve peu à peu ses enfants après le changement de pouvoir. Certains avaient quitté le pays pour préserver leur liberté ou fuir les dérives de l’ancien régime. Aujourd’hui, alors que de nouveaux visages occupent le sommet de l’État et que l’espoir d’un renouveau national renaît, plusieurs artistes de la diaspora font le choix du retour. Après Lord Ekomy Ndong, Keurtyce-E ou encore Matt Seigneur Lion, c’est au tour de Kôba, l’un des rappeurs les plus emblématiques des années 2000, d’annoncer son grand retour au pays natal.
Une figure marquante du rap gabonais
Révélé par Ba’ponga et développé sous le label Eben Entertainment, avec lequel il remporta en 2005 les Kora Awards du meilleur artiste hip-hop devant le Sénégalais Didier Awadi, Kôba a marqué l’histoire du rap gabonais par son style et son influence au-delà des frontières. Dans les années 2000, son nom résonnait au Bénin, au Cameroun et dans plusieurs pays de la sous-région, où il s’imposait comme l’un des porte-drapeaux de la scène hip-hop gabonaise.
Mais en 2013, une mésaventure avec le label Mayena, fondé et dirigé par des membres de la famille Bongo, avait contraint l’artiste à quitter le Gabon. Ce départ, sur fond de désaccords et de tensions, marquait le début d’un long éloignement de la scène nationale.
Un exil entre ombre et respect
Installé en France depuis lors, Kôba a vu son influence diminuer progressivement. Ses projets publiés à l’étranger n’ont pas rencontré le succès escompté, ni auprès du public français ni auprès de ses fans restés au pays. Pourtant, dans les mémoires, il demeure celui qui a donné au rap gabonais une autre dimension : un souffle, une audace et une crédibilité continentale inégalée à son époque.
“Le King” signe son retour
Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, l’artiste qui s’est toujours autoproclamé “Le King”, déclare que son “trône est resté vacant trop longtemps”. Un message fort, empreint d’assurance, qui laisse entrevoir un retour à la fois symbolique et artistique.
Le rendez-vous est pris pour le 19 octobre à 21h00, à l’aéroport international Léon Mba, où ses admirateurs sont invités à venir accueillir celui qui fut l’une des figures majeures du rap gabonais des années 2000.
Un retour chargé de symboles
Reste désormais à savoir ce que cache ce retour : Kôba était-il réellement en exil politique ou simplement en retrait stratégique ? Revient-il pour reconquérir son public ou pour se réinventer dans un paysage musical profondément transformé ?
Quoi qu’il en soit, ce come-back marque un tournant dans le paysage artistique gabonais. Après près de douze ans d’absence, “Le King” foule à nouveau le sol de son pays, bien décidé à reprendre la place qu’il estime toujours être la sienne.
À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, le 1er décembre 2025, le Gabon a réaffirmé son engagement dans la riposte contre le VIH, où la communication joue un rôle central. Yêmï, émission de santé publique diffusée sur Urban FM 104.5, a consacré son numéro de la semaine à cette problématique majeure. LOPS, conceptrice et présentatrice, était accompagnée comme d’habitude de Dr Marcia Angué épouse Pemengoye, médecin conseil de l’émission, et a reçu comme invitée Dr Raissa Okouyi Ndong, directrice du Programme national de lutte contre le VIH et les IST (PLIST), pour informer et sensibiliser le public sur les stratégies de prévention, les avancées et les actions menées sur le terrain.
Une riposte de proximité
Au cours des échanges, Dr Raïssa a fait savoir que les équipes du PLIST ont mené des actions sur plusieurs sites de Libreville pour se rapprocher des communautés. Le 1er décembre, à la gare routière, 300 personnes ont été dépistées en une seule journée. Cette forte mobilisation traduit l’intérêt et la prise de conscience des populations pour la prévention du VIH. Les dépistages ont été accompagnés de consultations médicales gratuites, de distribution de traitements antirétroviraux, de médicaments pour infections opportunistes et de bons de gratuité pour les examens biologiques tels que le CD4 et la charge virale.
D’autres sites populaires et bien connus ont également été mobilisés : Delta Postal, marché Banane (PK08), marché de Kinguélé, Carrefour Rio, CHU FJE, CHRE de Melen, avec un programme qui s’étendra jusqu’au 19 décembre 2025.
Dr Marcia Angué : « Ces initiatives permettent de rapprocher les populations des services de santé. Le dépistage de proximité et l’éducation à la prévention sont essentiels pour limiter la propagation du virus. »
Dr Raissa Okouyi Ndong : « Aujourd’hui, c’est l’hôpital qui va vers la communauté. Les équipes médicales et psychosociales dépistent, conseillent et initient le traitement immédiatement si un cas positif est détecté. »
Depuis 2015, le Gabon applique la stratégie « Tester et traiter le jour même ». Les résultats des tests rapides sont disponibles en 15 à 20 minutes, suivis d’un entretien avec un psychologue et d’une consultation médicale pour déterminer l’éligibilité au traitement.
Indétectable = Intransmissible
L’émission a rappelé qu’une personne bien suivie peut devenir indétectable, c’est-à-dire que le virus est contrôlé et ne circule plus dans le sang, réduisant tout risque de transmission.
Dr Ndong : « Indétectable = Intransmissible. Le traitement protège à la fois la personne et son entourage. C’est un message d’espoir pour les femmes enceintes et les couples sérodifférents. »
Jeunes et familles : acteurs clés
Bien que vulnérables, les jeunes Gabonais présentent une séroprévalence relativement basse (1,5 %), avec une prédominance féminine. Dr Ndong recommande : se protéger, se faire dépister et connaître le statut de son partenaire. Pour les parents, le message est clair : dialoguer ouvertement, écouter et accompagner leurs enfants afin de renforcer la prévention dès le foyer.
Un appel à une riposte multisectorielle
La lutte contre le VIH ne relève pas uniquement du ministère de la Santé. Une synergie entre Communication, Éducation, Affaires sociales, communautés religieuses, médias et citoyens est indispensable.
Dr Ndong : « Sans coordination et financement adéquat, la riposte est difficile. Il faut des moyens pour la sensibilisation, les tests et la prise en charge globale. »
L’émission Yêmï souligne que dépistage, prévention, traitement et accompagnement communautaire restent essentiels. LOPS conclut :
« Chaque acteur, chaque famille et chaque citoyen a un rôle à jouer. La prévention commence avec la connaissance et l’information. »
Le 12 octobre 2025, à l’issue des élections locales et législatives, plusieurs membres du Gouvernement déposent leur démission, conformément à l’article 73 de la nouvelle Constitution de la Ve République. Parmi eux figure le Professeur Adrien MOUGOUGOU, Ministre de la Santé et élu du Département de la Boumi-Louetsi. Le Chef de l’État prend acte de ces démissions et rappelle que l’incompatibilité entre un mandat parlementaire et une fonction gouvernementale ne souffre d’aucune exception.
Pourtant, près de deux mois plus tard, un document venu de Mbigou ravive le débat : le communiqué du Collectif des six cantons du Département de la Boumi-Louetsi, daté du 10 décembre 2025, demandant le maintien du Ministre démissionnaire.
Une ignorance manifeste du cadre institutionnel
La démission déposée le 12 octobre 2025 ne fait l’objet d’aucune ambiguïté : elle s’impose en vertu de la Constitution. Le Chef de l’État précise alors que seuls les ministres non concernés par cette incompatibilité expédient les affaires courantes.
Mais le communiqué du Collectif semble ignorer ce cadre pourtant clair. En réclamant la reconduction du Ministre de la Santé, le document donne l’impression que la démission constitutionnelle — actée depuis octobre — pourrait être réversible par simple pression locale.
Cette attitude pose un problème majeur : elle minimise la portée de la Constitution et la volonté du Président, au moment même où les mécanismes de la Ve République s’installent progressivement.
Une démarche communautaire maladroite et décevante
Le Collectif, par la voix du Chef de canton Guy Joseph NGOKELELE KOUDALD, sollicite la « magnanimité » du Président pour maintenir le ministre au Gouvernement, afin qu’il « parachève l’œuvre immense entamée ».
Mais une telle démarche comporte de nombreuses dérives :
▪︎Elle entretient l’illusion dangereuse qu’un ministre pourrait être reconduit sous pression territoriale.
▪︎Elle fragilise l’image du ministre lui-même, associé malgré lui à une démarche qui ne respecte pas l’esprit institutionnel.
▪︎Elle crée un précédent regrettable, où les choix gouvernementaux seraient influencés par des considérations locales plutôt que par le droit.
Cette tentative, bien que présentée avec courtoisie, révèle une méconnaissance profonde des principes républicains et une lecture trop émotionnelle de la gestion de l’État.
Des maladresses qui affaiblissent la crédibilité du communiqué
Le document comporte plusieurs éléments problématiques :
▪︎L’appel à la « magnanimité légendaire » du Président, incompatible avec une correspondance institutionnelle.
▪︎La mention d’un numéro de téléphone personnel dans un courrier officiel destiné à la Présidence.
▪︎L’usage appuyé de formules religieuses dans un contexte administratif strict.
Ces maladresses cumulées donnent au texte un ton improvisé, peu rigoureux, et éloigné des standards attendus dans un échange institutionnel.
La loi doit primer sur toute pression communautaire
La réalité demeure simple et inaltérable :
▪︎le Gouvernement démissionne le 12 octobre 2025,
▪︎le Ministre de la Santé issu de la Boumi-Louetsi figure parmi les démissionnaires,
▪︎et aucune intervention locale ne peut modifier ou suspendre une décision constitutionnelle.
L’État fonctionne selon le droit et les institutions, non selon les sollicitations émotives ou communautaires. Dans le processus de consolidation de la Ve République, respecter les textes est un impératif non négociable.
La démission intervenue en octobre s’inscrit dans un cadre légal clair, que le Chef de l’État fait respecter avec rigueur. Face à cela, la démarche du Collectif des six cantons apparaît comme malvenue, décalée et contraire aux principes républicains, en tentant d’influencer une décision déjà encadrée par la Constitution.
Dans une République moderne, la stabilité institutionnelle repose sur une seule règle : la primauté du droit sur les pressions locales. Le communiqué de Mbigou, loin de servir la cause défendue, rappelle au contraire la nécessité urgente de mieux comprendre et respecter les mécanismes de la Ve République.
Dans le cadre de la 14ᵉ législature, la première de la Cinquième République, l’Assemblée nationale a franchi une étape clé dans l’organisation de ses travaux. Le lundi 08 décembre, au Palais Léon Mba, les députés ont procédé à la mise en place des premières commissions permanentes provisoires, marquant ainsi le début effectif de l’activité parlementaire. Parmi les décisions marquantes, la nomination de Brice-Constant Paillat à la présidence de la Commission des Lois, des Affaires administratives et des Droits de l’Homme s’est imposée comme l’un des faits saillants de la journée.
Un choix stratégique pour une commission sensible
Élu député du 1er siège de Mulundu sous la bannière de l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), Brice-Constant Paillat, ancien ministre des Transports, accède à l’une des commissions les plus influentes du Parlement. Sa nomination est perçue comme un signal fort en faveur d’un encadrement juridique rigoureux et d’un travail législatif mieux structuré. Sa connaissance des institutions et de l’administration devrait renforcer la capacité de la commission à examiner les textes touchant aux libertés publiques, aux règles administratives et à l’organisation du pouvoir.
Des commissions essentielles désormais opérationnelles
La séance plénière du lundi 08 décembre, présidée par l’Honorable Michel Régis Onanga M. Ndiaye, a officialisé la mise en place de deux commissions parmi les huit prévues par le règlement intérieur de l’Assemblée nationale :
▪︎la Commission des Lois, des Affaires administratives et des Droits de l’Homme,
▪︎et la Commission des Finances, du Budget, de la Comptabilité publique, des Affaires économiques, de la Production et du Développement.
Le Président de l’Assemblée a rappelé aux élus l’importance de structurer rapidement les organes de travail afin d’assurer l’efficacité de la nouvelle législature. Il a également invité les groupes parlementaires (UDB, PDG, FP, UFRI) à poursuivre leurs concertations pour finaliser l’ensemble des bureaux.
Le bureau complet de la Commission des Lois
Sous la présidence de Brice-Constant Paillat, la Commission des Lois est composée comme suit :
Président : Brice Constant PAILLAT
1er Vice-président : Richard MAMIAKA
2e Vice-président : Aggée MOUROUNDZI MAYAKE
1er Rapporteur : Alexis N’NANG NTSEME
2e Rapporteur : Abdoul Rabman YOUMA
3e Rapporteur : Charles Edgar MOMBO
Quelques heures seulement après son installation, la Commission des Lois a auditionné le Président de l’Assemblée nationale sur la proposition de résolution portant adoption du nouveau Règlement intérieur, ainsi que sur divers aspects liés au fonctionnement institutionnel.
La Commission des Finances : Nicole Jeanne Roboty-Mbou aux commandes
Parallèlement, la présidence de la Commission des Finances a été confiée à Nicole Jeanne Roboty-Mbou, députée du 2ᵉ siège de l’Ogooué-et-Lacs, élue sous le ticket PDG–UDB et ancienne ministre de l’Économie.
Ces deux commissions, parmi les plus stratégiques du Parlement, jouent un rôle déterminant dans l’orientation de l’activité législative, notamment en matière de contrôle budgétaire et de protection des droits fondamentaux.
En s’adressant à l’ensemble des députés, Michel Régis Onanga M. Ndiaye a rappelé l’exigence d’un Parlement exemplaire, affirmant que les travaux se dérouleront « dans le respect des principes de transparence, d’équité et de responsabilité ».
« Notre devoir est collectif. Chacun de nous doit contribuer à renforcer la confiance du peuple en ses institutions », a-t-il conclu.
Dans cette dynamique, Brice-Constant Paillat apparaît comme l’un des acteurs centraux de ce renouveau parlementaire. À la tête de la Commission des Lois, il porte désormais la responsabilité d’impulser un travail législatif solide et cohérent, à la hauteur des attentes du pays.