Libreville, 12 septembre 2025 – Ce jeudi 12 septembre à 18h30, Gabon Télévisions accueille l’avant-première très attendue du documentaire Makongonio, réalisé par The Maggik Elkana (Ernan Ndouogho). L’événement se déroulera en présence de personnalités invitées, placé sous le haut patronage des plus hautes autorités, et sera honoré par la présence de la Première Dame, Zita Oligui Nguema, ainsi que de plusieurs personnalités politiques, militaires et médiatiques.
Le film revient sur l’un des drames les plus marquants de l’histoire contemporaine du Gabon : le crash d’un hélicoptère militaire le 28 juin 1985, près de Makongonio, dans la Ngounié, lors d’une tournée républicaine du président Omar Bongo.
Une page sombre de l’histoiregabonaise mise en lumière
Ce jour-là, dix Gabonais perdirent la vie : Jean-Philippe Oyono,André Ofounda,Charles Ossouna Ngorogo,Eugène Bindindi,Paul Oll’o Mombey,Mohamed Moungala,Marcel Ango,Faustin Ndong Biyogho,Eugène Mikombo et Antoine Ognanlaga. Tous étaient journalistes ou militaires mobilisés pour suivre et assurer la logistique de la tournée présidentielle.
Cinq survivants – Pierre Ndouong, Jean-Rémy Mackaya,Valentin Safou, Dieudonné Mbélé et Huguette Goudjo (décédée en 2018), ont marqué les esprits par leur courage et leur résistance. Leurs témoignages constituent le cœur émotionnel du film.
Des témoignages rares et des images bouleversantes
Dans Makongonio, The Maggik Elkana donne la parole aux survivants et acteurs de l’époque. Le spectateur revit l’angoisse de l’accident, la longue attente des secours et la lutte pour survivre dans la forêt équatoriale.
Un épisode marquant met en lumière le rôle décisif de Pierre Ndouogho, dont la connaissance de la forêt permit de nourrir et soigner les blessés, avant de guider le groupe vers le salut.
« C’est une page de l’histoire de notre pays qui a été trop peu racontée et qui s’efface dans la mémoire collective », confie Elkana.
« Ce film est une invitation à se souvenir, à honorer ceux qui ont servi leur pays jusqu’au sacrifice suprême. »
Un mémorial inauguré il y a quelques jours à Makongonio
Quelques jours avant cette avant-première, un mémorial en hommage aux victimes a été inauguré à Makongonio par la Première Dame, Zita Oligui Nguema. Porté par la Fondation Ma Bannière et APHolding Gabon, ce monument vise à maintenir vivant le souvenir de ces dix Gabonais auprès des générations actuelles et futures.
La présence de The Maggik Elkana lors de cette inauguration avait déjà valeur de symbole : elle annonçait que le souvenir de Makongonio ne resterait pas seulement gravé dans la pierre, mais serait également raconté à l’écran. Cette avant-première apparaît ainsi comme le prolongement naturel de cette démarche mémorielle, confirmant l’importance historique et humaine du projet documentaire.
Un événement placé sous le signe de la République
Dans un message publié quelques heures avant l’avant-première, The Maggik Elkana a exprimé sa gratitude :
« Cette avant-première, initiée et entièrement pilotée par les plus hautes autorités, est une reconnaissance qui ouvre, je l’espère, de belles perspectives. Je m’excuse auprès de ceux qui n’ont pas pu obtenir de cartons d’invitation, le nombre étant très limité. Vos nombreux messages m’ont profondément touché. Merci ! »
Pour l’histoire, pour la vérité, pour guérir
Cette avant-première n’est pas seulement un moment de cinéma. Elle représente un acte de justice mémorielle et s’inscrit dans le projet d’une Nouvelle République qui souhaite honorer les filles et fils du pays tombés en mission.
Avec Makongonio, l’histoire n’est plus seulement consignée dans les archives : elle devient vivante, partagée et transmise. Après cette avant-première, le réalisateur fixera désormais le cap sur la promotion du documentaire afin de le porter à la rencontre d’un public encore plus large.
Cette semaine, YÊMÏ, présentée par L’OPS avec le concours du Dr Angué Marcia épouse Pemengoye, médecin conseil de l’émission et traductrice en anglais pour l’un des invités, s’est penché sur les défis du financement et du développement de la recherche scientifique en Afrique centrale. L’émission a mis en lumière le rôle de l’Africa Research Excellence Fund (AREF) dans le soutien aux chercheurs locaux et la promotion de la recherche francophone de qualité.
L’émission a accueilli Dr. Judicaël Obame Nkoghe, enseignant-chercheur au département de Biologie de l’USTM, ancien bénéficiaire des programmes AREF et membre du collège des experts de l’organisation, ainsi que Dr. Duke Dawn, responsable du développement des chercheurs au sein de l’AREF. Leur entretien s’inscrivait dans le cadre du lancement du Programme francophone de rédaction de demandes de subvention de l’AREF, destiné à renforcer les capacités locales et soutenir l’émergence de talents scientifiques africains.
Une formation internationale et collaborative
La formation, qui s’est déroulée du 13 au 17 octobre, combinait sessions présentielles et ateliers en ligne, répartis en huit modules interactifs de trois heures chacun. Elle a rassemblé des chercheurs gabonais issus de l’USTM, du CIRMF, de l’IMIPDG, de l’USS, du CHUMFEJE et du CERMEL de Lambaréné, ainsi que des participants francophones venus de République Démocratique du Congo, de Centrafrique et du Sénégal.
Cette approche mixte a favorisé l’échange de compétences et d’expériences entre chercheurs, tout en s’adaptant aux contraintes géographiques et logistiques propres au continent africain.
L’AREF : soutenir et structurer la recherche africaine
Pour Dr. Duke Dawn, l’AREF place les talents africains au centre de son action :
« L’AREF agit comme une plateforme ouverte, attentive aux initiatives des chercheurs africains. Nous ne dictons pas les thèmes de recherche, nous accompagnons là où ils excellent déjà. »
Le Dr Angué Marcia souligne :
« L’organisation met à disposition des programmes de financement et des formations pour renforcer les capacités des chercheurs, afin de promouvoir la recherche en Afrique, par les Africains et pour l’Afrique. »
Ainsi, l’AREF ne se limite pas au financement : il offre un cadre structurant permettant aux chercheurs de valoriser leurs projets et de développer leurs compétences dans un environnement compétitif.
Défis et perspectives pour la recherche au Gabon
Pour Dr. Judicaël Obame Nkoghe, le principal obstacle reste le manque de financement et l’absence d’un écosystème structuré :
« Sans un environnement favorable à l’éclosion des talents, il est difficile pour les chercheurs de connaître les opportunités, notamment celles liées aux appels à projets internationaux. »
Il insiste également sur le rôle essentiel du secteur privé :
« Le potentiel du secteur privé au Gabon est largement sous-exploité dans la recherche. Des partenariats public-privé structurés pourraient réduire notre dépendance aux financements externes. »
Selon lui, la mobilisation conjointe des acteurs publics et privés est indispensable pour bâtir une recherche locale durable, capable de répondre aux besoins locaux tout en restant compétitive à l’international.
Priorité aux problématiques locales et aux maladies négligées
Dr. Judicaël Obame Nkoghe rappelle que le financement local permet de répondre directement aux priorités nationales :
« Si le financement venait du Gabon, il serait possible d’insérer des objectifs ciblant les problématiques locales, notamment les maladies tropicales négligées. »
Ces maladies, souvent ignorées par les bailleurs internationaux, constituent un enjeu majeur de santé publique. L’Ops souligne que le soutien local est essentiel pour transformer la recherche en impacts concrets sur la population.
Un appel aux autorités et à la société
Pour Dr. Duke Dawn, les chercheurs africains ont besoin d’un accompagnement structuré, financier et technique :
« Les chercheurs africains sont brillants, ils ont simplement besoin d’un accompagnement structuré pour s’épanouir dans un environnement compétitif. »
Dr. Judicaël Obame Nkoghe complète :
« L’avenir de la recherche en Afrique repose sur une chaîne de volontés : autorités publiques, jeunes chercheurs et entreprises doivent agir ensemble pour que la science devienne un levier de développement. »
Lors de la cérémonie de lancement, il avait également souligné la nécessité de créer des structures nationales solides :
« Avec une vision nationale, nous pourrions fédérer les talents locaux et internationaux et réaliser des merveilles. »
Conclusion
YÊMÏ rappelle que l’Afrique possède un capital scientifique immense, qu’il est urgent de mobiliser pleinement. Comme le résume L’OPS :
« L’Afrique innove, oui, mais elle a surtout besoin que nous croyions en son intelligence collective. »
La formation organisée par l’AREF démontre que l’investissement dans les chercheurs africains peut renforcer les capacités locales, stimuler la collaboration internationale et transformer la recherche scientifique en outil stratégique pour le développement durable du continent.
Libreville, 28 octobre 2025 — Le président de la République gabonaise, Brice-Clotaire Oligui Nguema, a adressé lundi un message de félicitations à son homologue camerounais Paul Biya, réélu pour un huitième mandat à la tête du Cameroun à l’âge de 92 ans. Dans une publication sur ses réseaux sociaux, le chef de l’État gabonais a salué « l’expression souveraine du peuple camerounais » et a appelé à la préservation de la stabilité dans la sous-région.
« Je tiens à adresser, au nom du peuple gabonais et en mon nom propre, mes félicitations à Son Excellence Paul Biya pour sa réélection à la magistrature suprême du Cameroun. Ce résultat, proclamé par le Conseil constitutionnel, traduit l’expression souveraine du peuple camerounais et marque une nouvelle étape dans la continuité institutionnelle de ce pays frère », a écrit Brice-Clotaire Oligui Nguema.
Dans un ton empreint de diplomatie et de prudence, le président gabonais a également appelé à la retenue et au dialogue dans un contexte de tensions post-électorales. « En ces moments décisifs, j’en appelle à la sérénité et à la préservation de la paix. Le Cameroun est une nation essentielle à la stabilité de notre sous-région ; il est donc de notre devoir collectif d’encourager l’unité et la cohésion afin que ce nouveau mandat s’inscrive sous le signe de la paix et du progrès partagé », a-t-il ajouté.
Au Cameroun, le Conseil constitutionnel a officiellement proclamé la victoire de Paul Biya avec 53,66 % des voix, contre 35,19 % pour son principal adversaire, Issa Tchiroma Bakary. Élu pour la première fois en 1984, le président Biya entame ainsi son huitième mandat à la tête du pays.
Mais ces résultats sont vivement contestés par Issa Tchiroma Bakary, qui affirme avoir remporté l’élection avec 54,8 % des suffrages selon son propre décompte. L’opposant a dénoncé « une mascarade » et a appelé ses partisans à « défendre la vérité des urnes ». Selon l’AFP, des manifestations ont éclaté à Douala et à Garoua, faisant plusieurs morts et blessés. Des affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants ont également été signalés à la veille de la proclamation des résultats.
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a réagi lundi en appelant « à la retenue, à l’ouverture d’enquêtes et à la fin des violences », après avoir reçu des informations faisant état de morts, de blessés et d’arrestations dans plusieurs villes.
Alors que la communauté internationale observe la situation avec inquiétude, le message du président gabonais s’inscrit dans une volonté d’apaisement et de coopération régionale. En saluant la « continuité institutionnelle » au Cameroun tout en soulignant l’importance de la paix, Brice-Clotaire Oligui Nguema adopte une position équilibrée, conforme à la ligne diplomatique de Libreville, axée sur la stabilité et la concertation entre États frères d’Afrique centrale.
Le groupe Afrik’an Legend a frôlé le drame dans la nuit du 19 au 20 octobre, alors qu’une forte pluie s’abattait sur Libreville. Selon les premières informations, le véhicule des artistes a dérapé au niveau de la voie de contournement, alors qu’ils quittaient une séance de répétition en préparation de leur concert prévu pour le 31 octobre prochain.
« Nous rentrions des répétitions quand la voiture a glissé à cause de la pluie. Pendant quelques secondes, tout est allé très vite. Nous avons eu peur, mais Dieu a veillé sur nous », raconte Donald MIHINDOU, membre du staff du groupe.
Après cet incident, les artistes ont été conduits dans une clinique de Libreville pour des examens. Les nouvelles se veulent rassurantes. Kassme, membre du groupe, a été le seul légèrement touché, souffrant d’un genou déboîté. « J’ai senti une vive douleur sur le moment, j’ai cru que c’était grave. Mais après les examens, le médecin m’a rassuré. Je devrais bientôt remarcher normalement », confie l’artiste avec soulagement.
De son côté, Tsakydy (La Vybe), également membre du groupe, n’a subi aucune blessure. « C’était un choc émotionnel plus qu’autre chose. Quand on voit la voiture après l’accident, on se dit vraiment que c’est un miracle », témoigne-t-il.
Pour Donald MIHINDOU, l’essentiel est que tout le monde soit en vie. « Plus de peur que de mal. Nous rendons grâce à Dieu pour cette protection. L’équipe reste soudée et concentrée sur le concert du 31 octobre. »
Conscient de l’inquiétude que la nouvelle a pu susciter, le groupe prévoit de s’adresser très bientôt à son public. « Nous avons reçu beaucoup de messages, d’appels, de prières… Nous remercions nos fans, nos amis et nos familles pour tout le soutien. Cela nous a profondément touchés », conclut Donald MIHINDOU, avant d’assurer que Afrik’an Legend sera bien présent sur scène à la fin du mois.