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DGCCRF : Dix ans de promesses non tenues et de salaires bloqués, les agents déclenchent la grève illimitée – l’État va-t-il enfin réagir ?

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Libreville, 18 août 2025 – Le Syndicat des Agents de l’Administration de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (SAACCRF) a annoncé une grève illimitée à compter du 19 août 2025, à l’issue de son Assemblée générale tenue ce mercredi 13 août. Réunis sur le parking de l’Immeuble des Domaines, les agents de la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) ont pris cette décision après avoir constaté que leurs revendications, portées depuis plus de deux mois, n’ont toujours reçu aucune réponse concrète.

Des carrières laissées en suspens

Au cœur de la colère des agents, l’absence de régularisation des carrières. Malgré les promesses répétées de la hiérarchie et du ministère de l’Économie, plusieurs agents attendent toujours leur mise en solde, leur intégration ou leur titularisation. Certains sont frappés par la limite d’âge sans avoir atteint les 15 années nécessaires pour bénéficier d’une pension.

Les promotions 28ᵉ et 29ᵉ restent en suspens, tandis que les recrutés de 2021 patientent depuis quatre ans pour une titularisation qui semble oubliée dans les tiroirs de l’administration. Cette lenteur administrative est perçue comme une humiliation et une marginalisation planifiée.

Une régie de recettes ignorée

Autre point explosif : la régie de recettes. Instituée par l’arrêté n°1067 du 04 octobre 2006 et modifiée en 2016, elle avait été versée aux agents en août 2021 et mai 2022. Depuis 2023, silence complet. Aucun texte ne l’a supprimée, mais aucun paiement n’a été effectué. Pour les agents, ce silence équivaut à une confiscation pure et simple de leurs droits acquis.

La question de la subvention CEMAC aggrave encore la situation. Alors que les autres pays de la sous-région ont reçu le virement effectif depuis novembre 2024, le Gabon reste à la traîne. « Pourquoi le Gabon est-il le seul pays exclu de ce dispositif vital ? », s’interrogent les agents.

Un décret bafoué

Le décret n°00253 du 22 septembre 2022, censé réorganiser la DGCCRF, est resté en grande partie inappliqué. Les postes créés (Inspecteurs assistants, Contrôleurs d’inspection, Directeurs provinciaux adjoints, etc.) n’ont pas été pourvus. Des nominations non conformes au texte ont été effectuées, alimentant le sentiment d’injustice et de mépris.

Dix ans de décote et de mépris

Les agents dénoncent la décote de 30 % appliquée depuis plus de dix ans sur leurs revenus, qu’ils jugent « injustifiée et préjudiciable ». Dix ans à travailler avec une ponction arbitraire, dix ans à être traités comme des sous-agents, dix ans de mépris institutionnalisé.

Pour eux, cette situation traduit l’indifférence d’une administration qui refuse de reconnaître leur rôle dans la régulation des marchés, la protection des consommateurs et la lutte contre la vie chère.

Un mouvement devenu politique

Le calendrier parle de lui-même :

▪︎ 04 juin 2025 : dépôt du cahier de charges ;

▪︎ 17 juin 2025 : rencontre avec la hiérarchie ;

▪︎ 02 juillet 2025 : dépôt du préavis de grève ;

▪︎ 21 juillet 2025 : rencontre avec le SG du ministère de l’Économie ;

▪︎ 25 juillet 2025 : suspension provisoire du mouvement ;

▪︎ 13 août 2025 : décision d’une grève illimitée.

Après plus de deux mois de discussions et de reports, le SAACCRF estime avoir été trompé et choisit désormais la confrontation ouverte.

Une interpellation directe à Oyima et Oligui

En lançant ce mouvement, le SAACCRF interpelle Henri Claude Oyima, ministre d’État, ministre de l’Économie et des Finances, mais aussi le président de la République, Brice-Clotaire Oligui Nguema.

« Le chef de l’État parle de renouveau. Mais qu’a-t-il changé pour nous, agents de la DGCCRF, depuis plus de dix ans ? Rien. Tout comme notre ministre, le Président hérite de cette situation. Il est temps que l’État cesse de nous ignorer et rende justice à ceux qui travaillent en première ligne pour protéger les consommateurs et réguler l’économie », martèle un syndicaliste.

La grève illimitée annoncée pour le 19 août menace de paralyser un secteur stratégique au moment où le gouvernement affiche sa volonté de lutter contre la vie chère.

La question reste posée : le renouveau peut-il continuer à ignorer dix ans de promesses bafouées et de salaires confisqués, pendant que ceux qui luttent contre la vie chère sont laissés pour compte ?

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YÊMÏ / Investir dans la recherche scientifique : l’AREF, catalyseur de l’excellence scientifique en Afrique

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Cette semaine, YÊMÏ, présentée par L’OPS avec le concours du Dr Angué Marcia épouse Pemengoye, médecin conseil de l’émission et traductrice en anglais pour l’un des invités, s’est penché sur les défis du financement et du développement de la recherche scientifique en Afrique centrale. L’émission a mis en lumière le rôle de l’Africa Research Excellence Fund (AREF) dans le soutien aux chercheurs locaux et la promotion de la recherche francophone de qualité.

L’émission a accueilli Dr. Judicaël Obame Nkoghe, enseignant-chercheur au département de Biologie de l’USTM, ancien bénéficiaire des programmes AREF et membre du collège des experts de l’organisation, ainsi que Dr. Duke Dawn, responsable du développement des chercheurs au sein de l’AREF. Leur entretien s’inscrivait dans le cadre du lancement du Programme francophone de rédaction de demandes de subvention de l’AREF, destiné à renforcer les capacités locales et soutenir l’émergence de talents scientifiques africains.

Une formation internationale et collaborative

La formation, qui s’est déroulée du 13 au 17 octobre, combinait sessions présentielles et ateliers en ligne, répartis en huit modules interactifs de trois heures chacun. Elle a rassemblé des chercheurs gabonais issus de l’USTM, du CIRMF, de l’IMIPDG, de l’USS, du CHUMFEJE et du CERMEL de Lambaréné, ainsi que des participants francophones venus de République Démocratique du Congo, de Centrafrique et du Sénégal.

Cette approche mixte a favorisé l’échange de compétences et d’expériences entre chercheurs, tout en s’adaptant aux contraintes géographiques et logistiques propres au continent africain.

L’AREF : soutenir et structurer la recherche africaine

Pour Dr. Duke Dawn, l’AREF place les talents africains au centre de son action :

« L’AREF agit comme une plateforme ouverte, attentive aux initiatives des chercheurs africains. Nous ne dictons pas les thèmes de recherche, nous accompagnons là où ils excellent déjà. »

Le Dr Angué Marcia souligne :

« L’organisation met à disposition des programmes de financement et des formations pour renforcer les capacités des chercheurs, afin de promouvoir la recherche en Afrique, par les Africains et pour l’Afrique. »

Ainsi, l’AREF ne se limite pas au financement : il offre un cadre structurant permettant aux chercheurs de valoriser leurs projets et de développer leurs compétences dans un environnement compétitif.

Défis et perspectives pour la recherche au Gabon

Pour Dr. Judicaël Obame Nkoghe, le principal obstacle reste le manque de financement et l’absence d’un écosystème structuré :

« Sans un environnement favorable à l’éclosion des talents, il est difficile pour les chercheurs de connaître les opportunités, notamment celles liées aux appels à projets internationaux. »

Il insiste également sur le rôle essentiel du secteur privé :

« Le potentiel du secteur privé au Gabon est largement sous-exploité dans la recherche. Des partenariats public-privé structurés pourraient réduire notre dépendance aux financements externes. »

Selon lui, la mobilisation conjointe des acteurs publics et privés est indispensable pour bâtir une recherche locale durable, capable de répondre aux besoins locaux tout en restant compétitive à l’international.

Priorité aux problématiques locales et aux maladies négligées

Dr. Judicaël Obame Nkoghe rappelle que le financement local permet de répondre directement aux priorités nationales :

« Si le financement venait du Gabon, il serait possible d’insérer des objectifs ciblant les problématiques locales, notamment les maladies tropicales négligées. »

Ces maladies, souvent ignorées par les bailleurs internationaux, constituent un enjeu majeur de santé publique. L’Ops souligne que le soutien local est essentiel pour transformer la recherche en impacts concrets sur la population.

Un appel aux autorités et à la société

Pour Dr. Duke Dawn, les chercheurs africains ont besoin d’un accompagnement structuré, financier et technique :

« Les chercheurs africains sont brillants, ils ont simplement besoin d’un accompagnement structuré pour s’épanouir dans un environnement compétitif. »

Dr. Judicaël Obame Nkoghe complète :

« L’avenir de la recherche en Afrique repose sur une chaîne de volontés : autorités publiques, jeunes chercheurs et entreprises doivent agir ensemble pour que la science devienne un levier de développement. »

Lors de la cérémonie de lancement, il avait également souligné la nécessité de créer des structures nationales solides :

« Avec une vision nationale, nous pourrions fédérer les talents locaux et internationaux et réaliser des merveilles. »

Conclusion

YÊMÏ rappelle que l’Afrique possède un capital scientifique immense, qu’il est urgent de mobiliser pleinement. Comme le résume L’OPS :

« L’Afrique innove, oui, mais elle a surtout besoin que nous croyions en son intelligence collective. »

La formation organisée par l’AREF démontre que l’investissement dans les chercheurs africains peut renforcer les capacités locales, stimuler la collaboration internationale et transformer la recherche scientifique en outil stratégique pour le développement durable du continent.

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Présidentielle au Cameroun : Brice-Clotaire Oligui Nguema félicite Paul Biya pour sa réélection et appelle à la paix

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Libreville, 28 octobre 2025 — Le président de la République gabonaise, Brice-Clotaire Oligui Nguema, a adressé lundi un message de félicitations à son homologue camerounais Paul Biya, réélu pour un huitième mandat à la tête du Cameroun à l’âge de 92 ans. Dans une publication sur ses réseaux sociaux, le chef de l’État gabonais a salué « l’expression souveraine du peuple camerounais » et a appelé à la préservation de la stabilité dans la sous-région.

« Je tiens à adresser, au nom du peuple gabonais et en mon nom propre, mes félicitations à Son Excellence Paul Biya pour sa réélection à la magistrature suprême du Cameroun. Ce résultat, proclamé par le Conseil constitutionnel, traduit l’expression souveraine du peuple camerounais et marque une nouvelle étape dans la continuité institutionnelle de ce pays frère », a écrit Brice-Clotaire Oligui Nguema.

Dans un ton empreint de diplomatie et de prudence, le président gabonais a également appelé à la retenue et au dialogue dans un contexte de tensions post-électorales. « En ces moments décisifs, j’en appelle à la sérénité et à la préservation de la paix. Le Cameroun est une nation essentielle à la stabilité de notre sous-région ; il est donc de notre devoir collectif d’encourager l’unité et la cohésion afin que ce nouveau mandat s’inscrive sous le signe de la paix et du progrès partagé », a-t-il ajouté.

Au Cameroun, le Conseil constitutionnel a officiellement proclamé la victoire de Paul Biya avec 53,66 % des voix, contre 35,19 % pour son principal adversaire, Issa Tchiroma Bakary. Élu pour la première fois en 1984, le président Biya entame ainsi son huitième mandat à la tête du pays.

Mais ces résultats sont vivement contestés par Issa Tchiroma Bakary, qui affirme avoir remporté l’élection avec 54,8 % des suffrages selon son propre décompte. L’opposant a dénoncé « une mascarade » et a appelé ses partisans à « défendre la vérité des urnes ». Selon l’AFP, des manifestations ont éclaté à Douala et à Garoua, faisant plusieurs morts et blessés. Des affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants ont également été signalés à la veille de la proclamation des résultats.

Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a réagi lundi en appelant « à la retenue, à l’ouverture d’enquêtes et à la fin des violences », après avoir reçu des informations faisant état de morts, de blessés et d’arrestations dans plusieurs villes.

Alors que la communauté internationale observe la situation avec inquiétude, le message du président gabonais s’inscrit dans une volonté d’apaisement et de coopération régionale. En saluant la « continuité institutionnelle » au Cameroun tout en soulignant l’importance de la paix, Brice-Clotaire Oligui Nguema adopte une position équilibrée, conforme à la ligne diplomatique de Libreville, axée sur la stabilité et la concertation entre États frères d’Afrique centrale.

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Afrik’an Legend : “Nous avons eu peur, mais Dieu a veillé sur nous”, confient les membres du groupe après leur accident de la route

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Le groupe Afrik’an Legend a frôlé le drame dans la nuit du 19 au 20 octobre, alors qu’une forte pluie s’abattait sur Libreville. Selon les premières informations, le véhicule des artistes a dérapé au niveau de la voie de contournement, alors qu’ils quittaient une séance de répétition en préparation de leur concert prévu pour le 31 octobre prochain.

« Nous rentrions des répétitions quand la voiture a glissé à cause de la pluie. Pendant quelques secondes, tout est allé très vite. Nous avons eu peur, mais Dieu a veillé sur nous », raconte Donald MIHINDOU, membre du staff du groupe.

Après cet incident, les artistes ont été conduits dans une clinique de Libreville pour des examens. Les nouvelles se veulent rassurantes. Kassme, membre du groupe, a été le seul légèrement touché, souffrant d’un genou déboîté. « J’ai senti une vive douleur sur le moment, j’ai cru que c’était grave. Mais après les examens, le médecin m’a rassuré. Je devrais bientôt remarcher normalement », confie l’artiste avec soulagement.

De son côté, Tsakydy (La Vybe), également membre du groupe, n’a subi aucune blessure. « C’était un choc émotionnel plus qu’autre chose. Quand on voit la voiture après l’accident, on se dit vraiment que c’est un miracle », témoigne-t-il.

Pour Donald MIHINDOU, l’essentiel est que tout le monde soit en vie. « Plus de peur que de mal. Nous rendons grâce à Dieu pour cette protection. L’équipe reste soudée et concentrée sur le concert du 31 octobre. »

Conscient de l’inquiétude que la nouvelle a pu susciter, le groupe prévoit de s’adresser très bientôt à son public. « Nous avons reçu beaucoup de messages, d’appels, de prières… Nous remercions nos fans, nos amis et nos familles pour tout le soutien. Cela nous a profondément touchés », conclut Donald MIHINDOU, avant d’assurer que Afrik’an Legend sera bien présent sur scène à la fin du mois.

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