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Présidentielle 2025 : Germain Iloko Boussiengui, l’outsider qui joue la carte du communautarisme
L’élection présidentielle gabonaise du 12 avril 2025 s’annonce comme un moment clé pour l’avenir du pays. Face au président de la transition, Brice-Clotaire Oligui Nguema, et à l’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze, un candidat inattendu tente de se faire une place : Dr Germain Iloko Boussiengui, leader du Large Rassemblement Arc-en-Ciel. Ancien membre du Parti Démocratique Gabonais (PDG) et du mouvement Ensemble pour le Gabon, ce dernier mise sur un discours identitaire pour séduire l’électorat du Sud. Une stratégie qui, si elle peut lui valoir des soutiens, pose la question du repli communautaire dans une élection où l’unité nationale devrait primer.
Un candidat porté par son ancrage régional
Originaire de Mimongo, dans la province de la Ngounié, Dr Germain Iloko Boussiengui n’est pas une figure politique de premier plan sur la scène nationale. Toutefois, il s’appuie sur un atout majeur : son appartenance à la communauté Sango, qui partage des liens culturels forts avec d’autres ethnies du Sud (Punu, Lumbu, Tsogo, Ghisir, Nzébi, Pové, etc.). Dans ses interventions publiques, il insiste sur le fait que son enracinement couvre plusieurs provinces, de la Ngounié et la Nyanga jusqu’à l’Ogooué-Lolo et le Haut-Ogooué, avec des ramifications vers l’Ogooué-Maritime et le Moyen-Ogooué en raison des migrations internes.
Dans son discours, Iloko oppose cette “profondeur communautaire” à ce qu’il considère comme un handicap pour Oligui Nguema, qu’il décrit comme un “métis” provincial en raison de ses origines partagées entre le Haut-Ogooué et le Woleu-Ntem. Une rhétorique qui, bien que stratégique, risque d’alimenter des clivages dans un pays qui a toujours prôné une certaine unité malgré la diversité ethnique.
Un programme encore flou, une posture offensive
Sur le fond, le candidat reste énigmatique. Il affirme que son statut de docteur lui confère une proximité naturelle avec les populations, mais ne développe pas encore de programme détaillé. Lorsqu’il évoque ses priorités, il met en avant la nécessité de redynamiser le secteur médical et n’hésite pas à dénoncer des dysfonctionnements précis, comme l’absence de traitement des eaux de la morgue du Centre Hospitalier Universitaire de Libreville (CHUL), qui se déverseraient dans des caniveaux menant à la plage Léon Mba.
Côté adversaires, Iloko adopte un ton critique, notamment envers Alain-Claude Bilie-By-Nze, qu’il décrit comme un homme “qui sait bien parler mais ne fait que cela”. Une posture qui pourrait séduire une partie de l’électorat en quête d’alternatives, mais qui demeure risquée face à des candidats au profil bien plus établi.
Un pari risqué dans un contexte incertain
Si la stratégie de Germain Iloko Boussiengui peut lui assurer des soutiens au sein de sa communauté d’origine, elle soulève des interrogations sur l’impact du discours identitaire dans cette campagne. Le Gabon, avec ses deux millions d’habitants et une cinquantaine d’ethnies, a jusqu’ici évité les tensions communautaires majeures dans ses joutes électorales. L’histoire récente a cependant montré que ces fractures peuvent être exploitées politiquement, au risque de fragiliser la cohésion nationale.
Reste à voir si, d’ici le lancement officiel de la campagne le 29 mars, Iloko saura affiner son discours et présenter un programme plus structuré, capable de convaincre au-delà de sa seule base ethnique. Dans une élection où les équilibres sont délicats, la tentation du communautarisme pourrait bien s’avérer une arme à double tranchant.

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Lekindou, territoire oublié : plus de 50 ans d’indifférence d’État

Aux confins du Gabon, à la frontière avec la République du Congo, le village de Lekindou crie son indignation. Ce cri vient de loin. D’un demi-siècle d’oubli, d’un demi-siècle de promesses creuses, d’un demi-siècle sous le règne de deux présidents issus d’une même famille. Cinquante années à attendre l’eau potable, des soins de base, une école décente, une route carrossable. En vain.
« Sommes-nous des Gabonais comme les autres ? », interroge un habitant, la voix étranglée. À Lekindou, on ne cherche pas des privilèges, mais simplement le droit à la dignité.

Une frontière comme miroir du pays… terni

Situé sur l’axe Mourembou–Malinga, Lekindou est l’une des portes du pays. Et pourtant, il ne reflète ni puissance ni souveraineté. La gendarmerie, censée garantir l’autorité de l’État, n’a pas de caserne : ses agents logent chez l’habitant. Les deux écoles — publique et protestante — menacent de s’effondrer. Et le dispensaire ? Un bâtiment vide, qui n’a de sanitaire que le nom.

« Ici, si une femme fait une hémorragie ou si un enfant fait une crise, on l’installe sur une moto, on prie, et on roule vers Malinga ou Mouila », rapporte une habitante. Une réalité qui choque, indigne, révolte — à juste titre.

La République a-t-elle des enfants illégitimes ?
L’indignation est d’autant plus grande que les habitants ont l’impression d’être volontairement ignorés. « Nous avons toujours soutenu le pouvoir, mais nous restons invisibles. Il faut avoir un oncle ministre pour exister dans ce pays ? », s’emporte un ancien du village.
Un jeune enseignant confie, sous anonymat : « Je travaille dans une école sans tableau ni craie, je dors dans une pièce sans électricité, je soigne mes élèves à la foi. Et pourtant, je suis fonctionnaire de la République. »
Un regard désormais tourné vers le nouveau pouvoir

Un cadre de la diaspora originaire de Lekindou, aujourd’hui en poste à Libreville, y retourne chaque grande période estivale. Son constat est amer :
« Ce que je retrouve à chaque retour, c’est le même décor : poussière, boue, silence administratif. Depuis l’époque d’Omar Bongo jusqu’à Ali Bongo, rien n’a été fait ici. Nous n’avons récolté que de l’indifférence. »
Aujourd’hui, tous les regards se tournent vers les nouvelles autorités. Car il ne s’agit plus de rattraper le temps perdu, mais d’agir, et vite. Lekindou attend. Et cette attente est une colère contenue, prête à éclater.

« Qu’on ne vienne plus nous chanter la République si elle ne descend jamais jusqu’à nous », glisse une habitante. Les mots sont durs, mais justes. Lekindou ne demande pas l’aumône. Lekindou demande la justice, l’équité, le respect.
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Dr Marcia Angue, voix humaniste et inspiratrice de la santé au féminin — Candidate phare des Awards de la Femme Gabonaise 2025

Libreville, juillet 2025 – Le compte à rebours est lancé. Ce 31 juillet la salle de conférence de l’immeuble Arambo, accueillera la toute première édition des Awards de la Femme Gabonaise, une cérémonie inédite dédiée à l’audace, au leadership et à l’inspiration que portent les femmes dans la construction du Gabon d’aujourd’hui et de demain. Porté par Gabon Leadership et Eden Vision, avec l’appui du ministère de la Femme, de la Famille et de la Protection de l’Enfance, cet événement met en lumière des parcours féminins remarquables dans des secteurs clés du développement.
Dans la catégorie Santé, deux figures de premier plan s’illustrent : Dr Stéphanie Ngoua, dermatologue et vénéréologue, connue pour son action auprès des personnes atteintes d’albinisme via l’association ALBA, et Dr Marcia Angue épouse Pemengoye, qui incarne une médecine humaine, rigoureuse et profondément engagée.

Une femme de terrain, de science et de transmission
Chirurgienne, experte judiciaire, ancienne Directrice Médicale de l’hôpital de campagne du Stade, ex-conseillère technique au ministère de la Santé, ancienne Directrice Générale Adjointe du CHU de Libreville, Dr Marcia Angue brille par sa rigueur et sa vision stratégique. Appréciée pour sa capacité à piloter des projets complexes, elle est saluée comme une professionnelle respectée, à l’écoute des équipes et porteuse de solutions durables.
Au-delà des institutions, elle est présidente de l’ONG Les Blouses Blanches Citoyennes (BBC), organisation non gouvernementale, apolitique, à caractère associatif et à but non lucratif, régie par la loi n° 35/62 du 10 décembre 1962 et les textes subséquents. Fondée par un collectif de femmes médecins, d’autres professionnelles de santé et de citoyennes engagées, l’ONG BBC a pour mission d’apporter des soins de santé de qualité par la mise en œuvre de programmes de médecine de proximité dans les zones à faible couverture médicale – qu’elles soient urbaines, périurbaines ou rurales – à travers des caravanes médicales gratuites.
Par ses actions sur le terrain, l’ONG BBC constitue une véritable plateforme dédiée à la promotion du leadership féminin dans le secteur de la santé.

Chaque semaine, dans l’émission Yêmï sur Urban FM, Dr Marcia Angue intervient également comme médecin-conseil, vulgarisant la médecine avec clarté et bienveillance, pour informer et sensibiliser un large public.
Une vision ancrée dans la foi, la transmission et le courage
Présente sur le terrain, influente dans les politiques publiques, investie dans la formation des jeunes générations, Dr Marcia Angue épouse Pemengoye incarne une vision renouvelée de la médecine au Gabon : plus humaine, plus proche, plus engagée.
« Cette nomination représente bien plus qu’une reconnaissance personnelle. Elle honore toutes les femmes qui œuvrent dans l’ombre pour bâtir une santé plus équitable. C’est aussi un appel à ouvrir la voie à une nouvelle génération de femmes qui soignent, dirigent et innovent. »
Elle adresse également un message fort à la jeunesse :
« Croyez en votre potentiel, formez-vous, osez. Le Gabon a besoin de vous. Avec foi en Dieu et travail, tout est possible. »
Comment voter ?
Pour soutenir Dr Marcia Angue dans la catégorie Santé, rendez-vous sur la page Facebook Les Awards de la Femme Gabonaise et écrivez “Dr Marcia Angue” en commentaire sous la publication dédiée.
Ce jeudi 31 juillet, à Arambo, Dr Marcia Angue épouse Pemengoye s’apprête peut-être à écrire une nouvelle page de son parcours d’exception… et à faire rayonner encore un peu plus la voix des femmes dans le système de santé gabonais.
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Présidentielle en Côte d’Ivoire : Ouattara, la candidature de trop ?

À 83 ans, Alassane Ouattara a annoncé mardi sa candidature à un quatrième mandat présidentiel, relançant une polémique politique et juridique dans un pays où les tensions restent vives.
« Ce nouveau mandat sera celui de la transmission générationnelle », a-t-il affirmé, promettant la consolidation des acquis. Mais alors que la Constitution de 2016 avait remis le compteur à zéro pour justifier sa troisième candidature en 2020, celle de 2025 soulève une autre question : jusqu’où ira-t-il ?
Le paysage politique est déjà marqué par l’exclusion de plusieurs figures majeures de l’opposition – Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam ou encore Guillaume Soro – empêchés de se présenter. Le pouvoir nie toute instrumentalisation de la justice, mais l’opposition dénonce un verrouillage du jeu électoral.
« Une nouvelle attaque contre la démocratie », dénonce Tidjane Thiam (PDCI). « Un mandat inconstitutionnel », martèle Damana Pickass (PPA-CI). Même Pascal Affi N’Guessan (FPI), pourtant éligible, parle d’une candidature « aussi illégale que la troisième ».
Les tensions montent : arrestations de militants, marches interdites, climat répressif. L’ONU s’est même invitée dans le débat, appelant à garantir les droits politiques des opposants.
Ouattara reste favori, mais à quel prix ? Alors que la jeunesse aspire à un renouveau, cette candidature relance un vieux débat : celui de l’alternance réelle et de la vitalité démocratique.
Et si ce quatrième mandat était celui de trop ?
La rédaction / Bara