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Journée Nationale de la Femme au Gabon : l’association K.IN.G impulse une dynamique de terrain pour l’autonomie des femmes
À l’occasion de la vingt-septième édition de la Journée Nationale de la Femme, célébrée ce 17 avril 2025 au Gabon, l’association KÛMBA Y’INÔNGÔ GUWANANI (K.IN.G), émanation de la communauté Omyènè, a marqué les esprits en organisant une rencontre engagée et inspirante dans le quartier populaire de Plaine Niger. Dans une atmosphère chaleureuse et fraternelle, l’association a réuni une vingtaine de femmes autour du thème national : « L’engagement communautaire pour l’Égalité des Genres et l’Autonomie des Femmes ».
Pour cette première action publique, deux invitées de marque ont été sollicitées : Dr Marcia Angue Pemengoye, chirurgienne, experte judiciaire et militante engagée, et Betty Abaghe Messie, directrice du Centre d’accueil de Nzeng-Ayong rattaché au ministère de la Femme. À travers échanges, exercices pratiques et témoignages personnels, elles ont partagé leurs expériences et offert des outils concrets pour favoriser l’autonomisation économique et psychologique des femmes.

Entre leadership féminin et entrepreneuriat local : une rencontre de fond
C’est Céline Tchialé, vice-présidente de l’association, qui a ouvert la séance en rappelant la mission de K.IN.G : agir à l’échelle communautaire pour renforcer la place des femmes dans la société. « Il faut que nos sœurs prennent leur place. Et cela commence par la solidarité et la connaissance de nos droits », a-t-elle affirmé.
Très attendue, l’intervention du Dr Marcia Angue Pemengoye a donné une impulsion particulière à l’échange. Se fondant sur son double parcours médical et juridique, elle a axé son propos sur l’importance de l’autonomie financière, en insistant notamment sur l’entrepreneuriat féminin comme levier de transformation sociale. « Une femme intelligente ne se retrouve jamais sans argent, parce qu’elle planifie tout », a-t-elle lancé d’un ton ferme.

Elle a invité les participantes à identifier leurs talents — cuisine, couture, coiffure, artisanat — et à les transformer en projets viables, en maîtrisant leur cible, la qualité de leurs produits et les bases de la gestion. Loin d’un simple discours, son intervention s’est transformée en atelier participatif, ponctué de formules marquantes que les femmes ont reprises à l’unisson : « Celle qui gagne, c’est celle qui ose » ; « Mon argent travaille pour moi ».
Un moment d’introspection et de transmission
La seconde intervenante, Betty Abaghe Messie, a proposé une approche plus introspective. Par un exercice simple, les yeux fermés, elle a invité les femmes à reconnecter avec leurs rêves enfouis, à exprimer leurs envies de reconversion ou leurs projets oubliés. « Ce n’est pas toujours là où on commence qu’on finit, mais on peut toujours revenir à ses aspirations », a-t-elle rappelé, en partageant son propre parcours entre rêve de mannequinat et carrière juridique.
Des femmes pour les femmes : plaidoyer pour une entraide réelle
La rencontre ne s’est pas contentée d’être inspirante. Elle a aussi permis un regard critique sur les obstacles persistants, notamment les tensions entre femmes. « Le problème de la femme, c’est souvent la femme elle-même », a regretté Céline Tchialé, dénonçant la concurrence délétère, en politique comme dans les circuits économiques.
Les deux expertes ont encouragé les participantes à construire des dynamiques collectives positives, à se soutenir mutuellement et à partager leurs connaissances. « L’émancipation passe par la transmission », a rappelé Dr Marcia, soulignant l’importance d’un féminisme pragmatique, local et solidaire.
La communauté Omyènè, un ancrage pour l’action
À travers cette initiative portée par K.IN.G, la communauté Omyènè confirme son impact croissant dans la société gabonaise, en activant ses points d’ancrage culturels, sociaux et économiques. En valorisant le rôle des femmes dans la transformation communautaire, elle affirme sa volonté de participer activement à la construction d’un avenir plus équitable. Ce type de mobilisation démontre que les forces vives des communautés locales sont capables de proposer des réponses concrètes aux défis du genre et du développement.
Une journée pour se rappeler que tout commence ici
Instituée en 1998, la Journée Nationale de la Femme vise à célébrer les droits et le rôle des femmes dans la société gabonaise, en conformité avec les engagements internationaux du pays, notamment la CEDEF et le Protocole de Maputo. Cette nouvelle édition a montré que les initiatives locales, portées par des femmes pour les femmes, restent les plus efficaces pour impulser un changement durable.

Au siège de K.IN.G à Plaine Niger, l’autonomisation des femmes a cessé d’être un slogan. Elle est devenue une conversation sérieuse, un projet collectif, une promesse d’avenir.

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Stand Up Party 11 à Douala : les humoristes gabonais à l’assaut de la scène panafricaine

Douala, 12 juin 2025, 18h. La capitale économique camerounaise se prépare à vibrer ce jeudi soir au rythme de l’humour avec la 11e édition du Stand Up Party, le spectacle comique le plus suivi en Afrique subsaharienne. Plus de 800 spectateurs sont attendus à La Falaise Diamond (Bonanjo), tandis que plus de 130 000 internautes suivront la retransmission en ligne. Réservations au 675 198 192 / 696 148 472.
Créé par l’humoriste camerounais Markus, l’événement a gagné une renommée continentale en alliant des pointures de la scène humoristique à de jeunes talents prometteurs. Chaque édition est une fête du rire, de la créativité et du dialogue culturel africain.
Le Gabon : une délégation humoristique remarquée
Cette année, le Gabon est particulièrement bien représenté avec la participation de Yann Koko, Chambre à Louer, Manitou, Kiri Kara et Taxi Jaune. Ces artistes, chacun avec son univers singulier, viendront enrichir une programmation déjà très attendue.
« C’est une grande fierté de porter les couleurs du Gabon à Douala avec mes compatriotes. Le Stand Up Party, c’est un peu comme la CAN de l’humour africain ! Cette édition, je serai à ma deuxième participation, après celle de 2022. », déclare Yann Koko, l’un des humoristes gabonais les plus populaires du moment.
« À moins de deux mois de mon spectacle à Libreville, le 20 juillet, ma participation à l’événement ici à Douala sera comme une phase test de mes nouvelles vannes. », explique Chambre à Louer, entre excitation et stratégie.
Un événement taillé pour le live
Sous la houlette de Markus, le Stand Up Party conserve sa promesse : réunir les publics, transcender les frontières, faire émerger les rires et les idées. La scénographie ambitieuse, la maîtrise logistique et la force de diffusion numérique assurent un show digne des grands standards internationaux.
Le rendez-vous est donc donné : jeudi 12 juin 2025 à 18h, à La Falaise Diamond – Bonanjo. L’humour, ce soir-là, parlera toutes les langues du continent.
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Koffi Olomidé honoré par la SACEM, mais son concert du 19 juillet à Vincennes annulé

Le légendaire chanteur congolais Koffi Olomidé a été honoré ce 10 juin 2025 à Paris, lors d’une cérémonie officielle, par la SACEM, en recevant le prestigieux titre de Sociétaire Définitif. Ce statut honorifique est réservé aux artistes dont l’œuvre a généré des droits d’auteur importants et durables. Une distinction rare qui consacre plus de quatre décennies de carrière et l’immense influence de l’artiste sur la scène musicale africaine et internationale.
Auteur de classiques comme Loi ou Selfie, Koffi Olomidé devient ainsi l’un des rares artistes africains à recevoir une telle reconnaissance de la part de la Société des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de Musique. C’est aussi un hommage à la richesse de la rumba congolaise, inscrite au patrimoine immatériel de l’UNESCO.
Cette nomination a suscité une vague d’émotions sur les réseaux sociaux. De nombreux artistes africains ont salué la reconnaissance d’un « monument vivant », tandis que ses fans espéraient célébrer cette nouvelle lors de son concert prévu le 19 juillet à l’Hippodrome de Vincennes.
Mais cette date a été officiellement annulée, à la surprise générale. Selon l’organisation, des problèmes logistiques et administratifs en sont la cause. Une annonce qui ternit quelque peu ce moment de gloire pour l’artiste, pourtant en pleine lumière.
Entre reconnaissance institutionnelle et aléas de tournée, le parcours de Koffi Olomidé continue d’osciller entre hommage et controverse, preuve que la légende reste toujours aussi présente dans l’imaginaire collectif.
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Démolitions à Plaine-Orety : Bilie By Nze dénonce une spéculation foncière et engage trois avocats pour les sinistrés

La vague de démolitions qui touche la zone de Plaine-Orety, derrière l’Assemblée nationale, continue de susciter la colère de nombreux habitants. Officiellement présentée comme une opération d’intérêt public liée à l’aménagement de la capitale, l’initiative gouvernementale est désormais au cœur d’un bras de fer politique et social. L’opposant Bilie By Nze est monté au créneau.
De retour d’un déplacement à l’étranger, l’ancien Premier ministre s’est rendu mardi matin sur le site, auprès des familles sinistrées. Dans un discours sans détour, il a exprimé son indignation :
« Je ne suis pas venu faire de la politique. Je suis venu vous aider à réfléchir, à vous organiser, à défendre vos droits. Ce n’est pas juste une question d’eau ou de toit, c’est une question de dignité, de respect. »
Bilie By Nze a annoncé avoir recruté trois avocats pour accompagner les familles concernées. Connaissant bien ce dossier, il accuse le nouveau pouvoir d’instrumentaliser les projets publics au profit d’intérêts privés :
« Ce dossier a commencé sous Omar Bongo, Ali Bongo a continué. Les Libanais veulent ces terres pour construire leurs immeubles. Ce n’est pas pour des hôpitaux ou des écoles. On enlève les populations pour faire de la spéculation foncière et immobilière. C’est la réalité. J’en ferai une affaire. »
Face à lui, le ministre du Logement Ludovic MENIE NDONG a défendu l’action gouvernementale lors d’un plateau spécial diffusé sur Gabon 1ère le 8 juin. Il a rappelé que cette zone est classée d’utilité publique depuis les années 1990, avec plusieurs phases d’indemnisation et de relogement, notamment vers le site d’Alenakiri. Un décret adopté en février 2024 fixe un délai d’un mois pour la mise en œuvre des expropriations.
« L’État a réservé cette zone pour des projets structurants depuis longtemps. Deux titres fonciers y ont été créés, et certaines familles ont été indemnisées. »
Sur le terrain, les familles dénoncent néanmoins des évictions brusques, parfois sans notification officielle ni solution immédiate. Bilie By Nze insiste :
« On ne développe pas un pays contre sa population, mais avec elle. »
Au-delà de Plaine-Orety, d’autres quartiers sont potentiellement concernés. Des habitants de Louis, ou encore des PK, redoutent d’être les prochains à faire les frais de cette politique d’urbanisation accélérée.