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« Il lui lave ses dessous et elle le frappe » : l’histoire ignorée d’un homme à genoux
Dans une société où la force masculine est souvent associée à l’invulnérabilité, il est difficile d’imaginer qu’un homme puisse être victime de violences conjugales. Pourtant, à Libreville, Monsieur X, Camerounais d’ethnie Bamiléké, endure depuis près de dix ans un enfer intime, marqué par la violence physique, l’humiliation et l’isolement imposés par sa compagne.
« Il est grand, costaud, mais aujourd’hui, il est fragile, brisé », confie un ami proche. Bien qu’ils n’aient pas d’enfant ensemble, Monsieur X élève comme le sien l’enfant que sa compagne avait d’une relation précédente, assumant seul ses frais de scolarité. Pendant ce temps, ses propres enfants, nés d’une précédente union, lui sont devenus quasi inaccessibles. « Elle lui interdit même de les voir, et il est coupé de sa famille et de ses amis », rapporte un voisin.
Au quotidien, Monsieur X joue un rôle réduit à celui d’un aide-ménager : il prépare les repas, fait les courses et lave les vêtements, y compris les sous-vêtements de sa compagne. Et c’est lui que le voisinage voit accrocher ces sous-vêtements sur la corde à linge, sans aucune gêne apparente de la part de sa compagne. Une image qui alimente les murmures du quartier, tant elle rompt avec les rôles traditionnels attendus.
« Il n’a plus aucune autonomie, elle contrôle chaque instant de sa vie », explique un collègue. Et quand il ne parvient pas à préparer les repas à sa convenance, elle le frappe. La moindre erreur est un prétexte. « Il arrive souvent au travail avec des bleus, mais il ne s’en plaint jamais », ajoute ce collègue, témoin d’une souffrance muette.
Le contrôle s’étend aussi à ses finances. Chaque mois, il remet l’intégralité de son salaire à sa compagne, ne conservant que des miettes pour lui-même. « De tout son salaire, il ne touche parfois que 15 000 ou 20 000 francs CFA », témoigne un collègue. Même l’argent des tontines finit entre ses mains. « Elle l’appelle parfois en plein travail pour lui demander d’acheter du poisson, de l’ail, ou même des fruits spécifiques comme l’atanga, à des moments très précis », ajoute un ami abasourdi.
Face à ce fléau, le centre Gabon-Égalité, situé à Nzeng-Ayong à Libreville, est un refuge essentiel. Il offre écoute, conseils juridiques, accompagnement psychologique et orientation aux victimes de violences basées sur le genre, hommes comme femmes. Depuis son ouverture, 8 % des personnes accueillies sont des hommes battus, un chiffre qui révèle l’ampleur d’un tabou encore peu traité.
Monsieur X est l’un de ces hommes brisés, dissimulant leur douleur derrière un masque de force. Parce qu’être battu n’est pas une faiblesse, mais un appel à l’aide. Et il est grand temps d’entendre cette détresse.
Espérons que les témoignages d’amis et de connaissances, à travers cet article, aideront Monsieur X à parler lui-même de son problème et à se libérer de l’emprise de cette “lionne”.
Clips
Dementos – Askel Geste : le clip séduit dès sa sortie
Libreville, 17 octobre 2025 – Après le succès remarqué de l’audio, le clip de Askel Geste signé Dementos était attendu avec impatience par le public. Sorti ces dernières heures, il reçoit déjà un bel accueil et semble parti pour confirmer la popularité du morceau.
En musique, la sortie d’un clip marque souvent l’apothéose d’un titre à succès. C’est le cas ici pour Dementos, dont le titre Askel Geste cumule déjà plus d’un million de vues en moins de quinze jours. Le clip vient donc prolonger cet engouement, là où d’autres, comme Tantine de Waza No Limite, ont connu un accueil plus mitigé. Ce dernier avait vu la version visuelle freiner le succès initial de la chanson, à cause de critiques largement partagées par le public.
Conscient de l’attente, Dementos a choisi de rester fidèle à l’esprit du morceau et à l’ambiance qui l’a rendu viral sur les réseaux sociaux, notamment TikTok. Sous la direction du réalisateur AF Feelmz, le clip plonge dans une atmosphère festive et urbaine, mêlant danse, groove et bonne humeur. Le visuel, loin des artifices, traduit avec justesse l’énergie populaire du titre.
Les premiers chiffres confirment déjà l’engouement : plus de 50 000 vues en moins de 24 heures, et les projections laissent envisager le cap des 100 000 vues dans les 48 heures ainsi qu’un possible million de vues dans les prochaines semaines. Une dynamique prometteuse qui place Askel Geste parmi les productions locales les plus suivies du moment.
Sur les réseaux sociaux, les retours sont unanimes : les internautes saluent la simplicité du concept, la cohérence entre le son et l’image, et la capacité de Dementos à conserver son authenticité. En somme, le clip de Askel Geste réussit le pari de prolonger le succès de l’audio, confirmant ainsi la montée en puissance de Dementos sur la scène urbaine gabonaise.
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Afrik Rire Geneva Festival : Omar Defunzu, une des figures du rire africain, à l’honneur de la 7ᵉ édition
Le Afrik Rire Geneva Festival revient les 3 et 4 octobre 2025 pour une 7ᵉ édition qui s’annonce audacieuse et mémorable. Fidèle à son esprit d’ouverture, l’événement transforme Genève en capitale de l’humour africain et diasporique, avec douze artistes venus de divers horizons, dont Omar Defunzu, humoriste légendaire du Gabon et de l’Afrique avec près de 30 ans de carrière.
Omar Defunzu, légende du stand-up
Icône du rire africain, Omar Defunzu s’est imposé comme l’un des grands noms du stand-up. Généreux et fédérateur, son humour traverse les générations, les pays et les cultures. « Genève, prépare-toi ! J’arrive avec mon rire, mon énergie et ma folie douce. Chaque scène est pour moi une mission : faire rire, bousculer les idées reçues et surtout rassembler les gens. Le feu sacré est toujours là, et je viens l’allumer au cœur de l’Europe », confie-t-il avec enthousiasme.
Une programmation en deux temps
Le festival s’ouvrira le vendredi 3 octobre par une soirée 100 % féminine – une première. Six humoristes, dont Lala, Nadège, Salima Guerziz, Sarah Lélé, Fiona et Flora, offriront une performance inédite, irrévérencieuse et créative, donnant toute leur place aux voix féminines.
Le samedi 4 octobre, la scène mixte accueillera Omar Defunzu, entouré de Eklips, maître du beatbox ; Yazid, l’humoriste-prof des contradictions ; Mimo, tendre et piquant ; Imen Lahmar, adepte de l’autodérision ; et Certe Mathurin, plume acérée du stand-up francophone.
Un festival itinérant et engagé
Créé par des humoristes africains, Afrik Rire est le premier festival d’humour itinérant 100 % africain. Il s’est déjà tenu en Côte d’Ivoire, en France, ou encore au Maroc, affirmant son ambition d’unir les peuples par le rire, de promouvoir une culture commune d’amour et de paix et d’offrir une vitrine internationale aux talents du continent.
À Genève, l’Auditorium du Centre des Arts deviendra un écrin intimiste de proximité et de partage. Avec son nouvel élan artistique, Defunzu Puissance 3, projet qui révèle ses multiples facettes, c’est surtout l’humoriste que le public genevois découvrira : un Omar Defunzu prêt à transformer l’humour de son Temple du Rire de Libreville jusqu’au cœur de l’Europe.
Events
Ba’ponga annonce « Banger » aux côtés de ADB : le rap gabonais à son sommet
La scène hip-hop gabonaise retrouve aujourd’hui une vitalité qui tranche avec les années où elle semblait tourner au ralenti. Tandis que de jeunes voix émergent et que d’autres confirment leur place, les pionniers continuent d’affirmer leur rôle moteur. Parmi eux, Ba’ponga, figure majeure et pilier du mouvement, annonce son grand retour avec un cinquième album studio, Canopee. Le premier extrait, « Banger », sera dévoilé le 3 septembre sur Urban FM.
Présenté par l’artiste comme un egotrip féroce, le morceau marque également une collaboration stratégique avec ADB, dont la voix et le style RnB sont devenus incontournables dans les featurings de la scène gabonaise. La rencontre de ces deux univers laisse entrevoir un single calibré pour frapper fort, capable de séduire aussi bien les puristes que le grand public.
Plus de deux décennies de constance
Depuis plus de 20 ans, Ba’ponga trace une carrière qui force le respect. Son premier album, L’Animal, paru en 2005 sous le label Eben Entertainment, avait imposé un rap ancré dans une esthétique afro et marqué par une rage brute. Ce projet fondateur, suivi par des œuvres marquantes comme Karnivor et plus récemment Terre Nouvelle, a façonné une discographie où s’expriment à la fois la combativité et l’expérimentation artistique.
Depuis plus de dix ans, Ba’ponga évolue en autoproduction au sein de son propre label, Negrattitude, piloté par son manager Prince Boussombo. Ce choix lui a permis de préserver une indépendance rare dans le paysage musical gabonais et de contrôler chaque étape de sa création, de la conception à la diffusion.
Canopee, une métaphore de sommet
Reste à savoir quelle orientation prendra ce nouvel album. Ba’ponga choisira-t-il de renouer avec une approche afro, comme dans L’Animal, ou de prolonger ce mélange afro et rap qu’il a exploré à partir de Karnivor et affiné jusqu’à Terre Nouvelle ?
Le choix du titre Canopee n’est pas anodin : en écologie, il désigne la cime des arbres les plus hauts d’une forêt, là où la lumière frappe en premier. Cette image peut être lue comme une métaphore de la place de Ba’ponga dans le hip-hop gabonais, mais aussi comme le symbole d’une vision d’artiste qui s’élève au-dessus du tumulte pour offrir une perspective mûrie par le temps et l’expérience.
Un rendez-vous attendu
Avec « Banger », Ba’ponga ne signe pas seulement un retour, il réaffirme sa volonté de rester un acteur central du rap gabonais. Ce premier extrait sonne comme une déclaration d’intention : rappeler son héritage tout en ouvrant une nouvelle page. Le public comme les spécialistes du game attendent désormais de voir si Canopee confirmera cette promesse et redonnera à Ba’ponga la stature de chef de file qu’il a su incarner depuis ses débuts.

