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Deux talents éteints le même jour : le Gabon pleure Segame Beatz et Cleef Mbadinga

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C’est une journée noire pour la musique gabonaise. Le mercredi 9 juillet 2025, Segame Beatz et Cleef “I-PKU” Mbadinga Koumba, deux figures majeures de la scène musicale et sonore nationale, ont tiré leur révérence, à quelques heures d’intervalle. Le monde artistique gabonais est en deuil, sous le choc, face à la perte de ces deux génies créatifs, chacun reconnu pour sa contribution exceptionnelle à l’élévation de la musique urbaine et de l’illustration sonore.

Segame Beatz, le combattant discret

De son vrai nom Anguilet Madola Sem, Segame Beatz luttait depuis plusieurs mois contre une maladie dont la nature exacte n’avait pas été rendue publique. Une campagne de soutien avait été lancée sur les réseaux sociaux au mois de mai 2025, mobilisant fans, artistes et professionnels de la musique autour d’un seul mot d’ordre : aider le maestro à financer ses soins médicaux.

Malgré l’élan de solidarité et les messages d’espoir, le producteur de “Tototoh” de Ng Bling, considéré comme un pilier de l’afrobeat et de l’afropop gabonais, s’est éteint mercredi, laissant derrière lui une œuvre impressionnante, des collaborations prestigieuses (Ng Bling, Singuila, Ba’ponga, Amenem, etc.), et un vide immense dans le cœur de ceux qui voyaient en lui un bâtisseur de la musique moderne gabonaise.

Son combat silencieux contre la maladie n’a jamais entamé sa dignité ni sa passion. Membre du label Dynastie, où il occupait le poste de Directeur Artistique, Segame Beatz incarnait une nouvelle génération d’arrangeurs, alliant technique, identité africaine et ouverture sur le monde.

Cleef I-PKU Mbadinga, une disparition qui déroute

À l’opposé de ce combat discret, le décès de Cleef Mbadinga Koumba, alias I-PKU, a provoqué une onde de stupeur tant il semblait encore actif la veille sur les réseaux sociaux. Ce spécialiste de la musique à l’image – compositeur reconnu des séries “Mami Wata : Le mystère d’Iveza” et “Le futur est à nous” – avait réagi, mardi, à l’actualité musicale gabonaise en commentant le spectacle de L’Oiseau Rare au Casino de Paris, saluant au passage les félicitations de J-Rio. Un post qui a alimenté de vifs échanges en ligne autour de la paternité de la Ntcham, mais en aucun cas ne laissait présager un drame.

Lauréat du Prix RFI Instrumental en 2023, premier Africain à figurer au palmarès de ce concours international, Cleef représentait un avenir brillant pour la musique de film et l’illustration sonore venue d’Afrique. Son décès brutal soulève des questions, mais surtout, un immense chagrin. Il portait haut le flambeau de l’excellence gabonaise dans un domaine encore peu exploré par les créateurs du continent.

Un double deuil national pour la culture

Le décès simultané de Segame Beatz et Cleef I-PKU plonge le milieu artistique gabonais dans une profonde tristesse. Deux hommes, deux parcours, deux formes de génie, deux héritages complémentaires : l’un dans le son populaire et urbain, l’autre dans la finesse de la musique à l’image. Leur départ le même jour ne relève pas seulement du hasard tragique. Il marque la fin d’un chapitre générationnel, celui d’une ère où les créateurs gabonais affirmaient haut et fort leurs ambitions et leur capacité à rayonner bien au-delà du pays.

Les hommages se multiplient depuis mercredi soir, mêlant larmes, reconnaissance et promesse de ne jamais oublier.

À Akûm Infos, nous saluons la mémoire de ces deux géants. Que la terre leur soit légère. Leurs sons ne se tairont jamais.

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Alexis Abessolo est bien vivant : fin d’une rumeur morbide

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En quelques heures, son nom s’est retrouvé au cœur d’un emballement numérique mêlant émotion, incompréhension et confusion. Le 31 juillet au soir, une rumeur folle se propage sur les réseaux sociaux : Alexis Abessolo serait mort. Ni source officielle, ni preuve tangible. Juste une annonce virale, relayée avec empressement par certains internautes, provoquant une onde de choc dans le paysage culturel gabonais.

Face à l’ampleur de la rumeur, la vérification s’impose. Contactée par notre rédaction, la chanteuse Chantal’O – proche collaboratrice de l’artiste au sein du groupe Mbala – coupe court à toute spéculation :
« Il est vivant. »
Simple, direct, sans détour.

Quelques heures plus tard, Alexis Abessolo lui-même reprend la main, publiant un message rassurant sur ses réseaux sociaux :

« Je publie ce message pour apaiser vos cœurs et rétablir la vérité, face à une rumeur infondée circulant sur la toile, annonçant à tort mon décès. Me voici, bien vivant, et profondément touché par votre sollicitude. Merci à chacune et chacun d’entre vous. Que la paix vous accompagne. »

Un démenti clair, posé, qui contraste avec le déferlement d’informations non vérifiées. Une mise au point saluée par les nombreux fans de l’artiste, soulagés de voir que leur icône musicale est toujours parmi eux.

Une figure majeure de la scène musicale gabonaise

Alexis Abessolo n’est pas un artiste ordinaire. Il est l’un des piliers du mvett musical, un genre hérité des traditions orales fang, qu’il a su moderniser sans le dénaturer. Son parcours débute au sein du groupe estudiantin Mbala, avec lequel il enregistre deux albums. C’est avec le titre « Mvet 2000 » que le grand public le découvre véritablement.

En 2002, il entame sa carrière solo. Son premier album rencontre un succès éclatant avec des titres comme « Akal Fam », « Mvet 2000 phase 2 » et « Felissa », dont le clip marquant met en scène l’humoriste Serge Abessolo. Deux ans plus tard, il enchaîne avec un second album qui contient notamment « Tapala » et « Ton public », ce dernier revisité à l’occasion de la présidentielle de 2005.

Loin d’être figé dans une époque, l’artiste a prouvé sa capacité à évoluer : il revient sur le devant de la scène il y a deux ans avec le titre « Terre-Mère », sur fond d’Amapiano, démontrant qu’il sait dialoguer avec les tendances actuelles sans perdre son identité musicale.

Une attente forte du public

Auteur de plusieurs projets à succès, Alexis Abessolo incarne à la fois la mémoire et le renouvellement de la musique gabonaise. Chacun de ses retours est scruté, attendu. Sa capacité à allier profondeur culturelle et audace musicale en fait une référence pour plusieurs générations.

Cette rumeur aura au moins eu un effet : rappeler à quel point Alexis Abessolo reste central dans le cœur du public gabonais. Pour la gloire de la musique nationale, on espère qu’il se remettra au plus vite, pour offrir à nouveau des tubes à un public qui ne l’a jamais oublié.

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Aubameyang, le retour d’une idylle marseillaise

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On aurait dit une scène de concert. Ce mercredi, l’aéroport marseillais a été envahi par une foule en liesse venue acclamer Pierre-Emerick Aubameyang, accueilli comme une rock-star par les supporters de l’Olympique de Marseille.

À 36 ans, l’attaquant gabonais s’apprête à signer son grand retour dans le club phocéen, un an après l’avoir quitté. Fumigènes, chants, drapeaux… Dès sa descente d’avion, Aubameyang a retrouvé l’amour de tout un peuple. « Auba, Auba ! » résonnait sous les cris d’admiration. Visiblement ému, l’ex-capitaine d’Arsenal a salué la foule avec le sourire de celui qui revient chez lui.

Et pour cause : lors de son passage à Marseille en 2023-2024, il avait marqué 30 buts, délivré 11 passes décisives, et surtout conquis les cœurs. Son départ avait laissé un goût d’inachevé. Mais sa déclaration « Marseille, c’est chez moi » n’a jamais cessé de résonner.

Ce retour, non encore officialisé, pourrait redonner un second souffle à l’OM, en quête d’un nouveau souffle offensif. Sous la direction de l’actuel coach, Aubameyang pourrait être l’élément-clé d’un projet ambitieux pour reconquérir la scène française et européenne.

Plus qu’un transfert, c’est une passion ravivée entre un joueur et sa ville. Le Vélodrome n’attend plus que lui.

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Ludacris, l’Américain devenu Gabonais, reçoit L’Oiseau Rare à Libreville

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Depuis son arrivée à Libreville il y a quelques jours, Ludacris est au centre de toutes les attentions. Véritable attraction nationale, le célèbre rappeur et acteur américain, connu pour ses tubes planétaires comme Area Codes, Act a Fool ou encore sa participation à la franchise Fast and Furious, fait vibrer la toile et les rues de la capitale gabonaise.

Naturalisé gabonais depuis le 2 janvier 2020, Christopher Brian Bridges, de son vrai nom, n’a jamais caché son attachement au pays d’origine de son épouse, Eudoxie Mbouguiengue. La cérémonie de naturalisation s’était déroulée en présence du ministre des Affaires étrangères de l’époque, Alain-Claude Bilie-By-Nze, lors d’un séjour familial marquant aussi leur 5e anniversaire de mariage. Ce jour-là, sa mère et ses filles ont également obtenu la nationalité gabonaise. Ludacris avait alors qualifié ce moment de « magnifique surprise » et de « belle manière de commencer l’année ».

Depuis, la star américaine ne cesse de témoigner de son affection pour le Gabon. Des pas de danse sur des musiques locales aux déclarations enthousiastes sur son lien avec le pays, il affiche fièrement son identité gabonaise. Cette fois-ci, accompagné de sa famille, il sillonne Libreville pour découvrir ses richesses culturelles et humaines, allant même jusqu’à jouer au football avec les jeunes du quartier populaire de « Trois quartiers ». Ces scènes, largement relayées sur les réseaux sociaux, participent à renforcer la proximité entre l’artiste et la population locale.

Mais l’un des temps forts de son séjour s’est produit dans la nuit du 29 juillet, lorsqu’il a reçu chez lui à Libreville L’Oiseau Rare, figure montante et artiste gabonais le plus en vue actuellement. La rencontre, immortalisée en images, suscite déjà de nombreuses spéculations : simple échange entre passionnés de musique ou prémices d’un projet d’envergure ? Une collaboration musicale entre les deux artistes serait en discussion… à moins que l’on assiste à une surprise encore plus inattendue : la participation de L’Oiseau Rare dans un prochain Fast and Furious.

Du côté des artistes locaux, l’effervescence est palpable. Rodzeng, l’un des piliers du rap gabonais, multiplie les appels sur les réseaux sociaux pour proposer un featuring à Ludacris, espérant que cette visite historique donnera naissance à des passerelles entre les scènes hip-hop gabonaise et internationale.

Au-delà du buzz, la présence de Ludacris illustre une autre réalité : celle d’un lien sincère et durable entre une star mondiale et un pays africain dont il se sent désormais citoyen à part entière. Entre ancrage familial, gestes de proximité avec la jeunesse, et intérêt pour la musique locale, Ludacris impose une nouvelle manière d’incarner l’identité gabonaise au-delà des frontières.

La rédaction / Luce

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