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Mbanié : défaite juridique ou opportunité diplomatique pour le Gabon face à la Guinée équatoriale ?
Le lundi 19 mai 2025, la Cour internationale de Justice (CIJ) a tranché un différend vieux de plusieurs décennies entre le Gabon et la Guinée équatoriale. En jeu : la délimitation des frontières terrestre et maritime, et surtout, la souveraineté des îles Mbanié, Conga et Cocotiers. L’arrêt de la CIJ attribue ces îles stratégiques à la Guinée équatoriale, une décision aux implications politiques et juridiques fortes.
Une décision équilibrée ?
Dans son communiqué officiel publié le même jour, le Ministère gabonais des Affaires étrangères, par la voix de Michel Régis ONANGA M. NDIAYE, a pris acte de la décision. « Le Gabon, respectueux du droit international et des principes de la Charte des Nations Unies, est disposé à négocier sur les trois points de la décision », peut-on lire. Le ministre insiste sur la volonté du Gabon de maintenir une dynamique diplomatique, tout en affirmant clairement son attachement à la légalité internationale.
Mbanié : une perte symbolique et stratégique
Depuis 1972, l’île Mbanié était administrée de fait par le Gabon. Son attribution à la Guinée équatoriale repose, selon la CIJ, sur le principe de succession d’État à l’ancienne puissance coloniale espagnole. Ce choix a fait réagir plusieurs juristes, dont Me Istovant Nkoghe, avocat au barreau de Brest et docteur en droit.
Dans une tribune publiée peu après l’arrêt, l’avocat critique une approche « juridiquement prudente mais historiquement fragile ». Il déplore le rejet par la Cour de la Convention de Bata de 1974, qui aurait, selon le Gabon, entériné un accord entre les deux États sur la souveraineté de l’île. La CIJ a estimé que ce texte ne revêtait pas le caractère contraignant d’un traité international, notamment en raison de l’absence d’original et d’intention claire des parties de s’engager.
Des juges en désaccord
Des voix discordantes se sont fait entendre au sein même de la Cour. La juge ad hoc Mónica Pinto a exprimé une opinion dissidente, soutenant que la Convention de Bata devait être reconnue comme un traité formel. Elle a également souligné l’administration constante et pacifique de l’île par le Gabon depuis plus de 50 ans, ce qui, selon elle, constitue une effectivité reconnue en droit international.
Le juge Tladi, quant à lui, estime que la Cour est allée au-delà de sa compétence, en interprétant les titres de manière à trancher le fond du différend frontalier, ce qui, selon lui, n’était pas prévu dans l’accord spécial de 2016 qui liait les deux États.
Et maintenant ?
Le sort de l’île Mbanié est donc fixé juridiquement, mais la page n’est pas entièrement tournée. La CIJ a invité les deux parties à négocier la délimitation maritime, soulignant l’absence de frontières maritimes clairement établies. Une ouverture que Libreville pourrait saisir pour obtenir des compensations ou garantir des droits d’exploitation dans la zone, notamment dans un contexte riche en ressources énergétiques potentielles.
Malgré une apparente perte sur le plan territorial, le Gabon pourrait transformer cette situation en une victoire diplomatique à moyen terme. Le ministre des Affaires étrangères a en tout cas appelé à la retenue, à la sérénité et à la poursuite du dialogue entre États voisins.
La rédaction/Paul

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Alexis Abessolo est bien vivant : fin d’une rumeur morbide

En quelques heures, son nom s’est retrouvé au cœur d’un emballement numérique mêlant émotion, incompréhension et confusion. Le 31 juillet au soir, une rumeur folle se propage sur les réseaux sociaux : Alexis Abessolo serait mort. Ni source officielle, ni preuve tangible. Juste une annonce virale, relayée avec empressement par certains internautes, provoquant une onde de choc dans le paysage culturel gabonais.
Face à l’ampleur de la rumeur, la vérification s’impose. Contactée par notre rédaction, la chanteuse Chantal’O – proche collaboratrice de l’artiste au sein du groupe Mbala – coupe court à toute spéculation :
« Il est vivant. »
Simple, direct, sans détour.
Quelques heures plus tard, Alexis Abessolo lui-même reprend la main, publiant un message rassurant sur ses réseaux sociaux :
« Je publie ce message pour apaiser vos cœurs et rétablir la vérité, face à une rumeur infondée circulant sur la toile, annonçant à tort mon décès. Me voici, bien vivant, et profondément touché par votre sollicitude. Merci à chacune et chacun d’entre vous. Que la paix vous accompagne. »
Un démenti clair, posé, qui contraste avec le déferlement d’informations non vérifiées. Une mise au point saluée par les nombreux fans de l’artiste, soulagés de voir que leur icône musicale est toujours parmi eux.
Une figure majeure de la scène musicale gabonaise
Alexis Abessolo n’est pas un artiste ordinaire. Il est l’un des piliers du mvett musical, un genre hérité des traditions orales fang, qu’il a su moderniser sans le dénaturer. Son parcours débute au sein du groupe estudiantin Mbala, avec lequel il enregistre deux albums. C’est avec le titre « Mvet 2000 » que le grand public le découvre véritablement.
En 2002, il entame sa carrière solo. Son premier album rencontre un succès éclatant avec des titres comme « Akal Fam », « Mvet 2000 phase 2 » et « Felissa », dont le clip marquant met en scène l’humoriste Serge Abessolo. Deux ans plus tard, il enchaîne avec un second album qui contient notamment « Tapala » et « Ton public », ce dernier revisité à l’occasion de la présidentielle de 2005.
Loin d’être figé dans une époque, l’artiste a prouvé sa capacité à évoluer : il revient sur le devant de la scène il y a deux ans avec le titre « Terre-Mère », sur fond d’Amapiano, démontrant qu’il sait dialoguer avec les tendances actuelles sans perdre son identité musicale.
Une attente forte du public
Auteur de plusieurs projets à succès, Alexis Abessolo incarne à la fois la mémoire et le renouvellement de la musique gabonaise. Chacun de ses retours est scruté, attendu. Sa capacité à allier profondeur culturelle et audace musicale en fait une référence pour plusieurs générations.
Cette rumeur aura au moins eu un effet : rappeler à quel point Alexis Abessolo reste central dans le cœur du public gabonais. Pour la gloire de la musique nationale, on espère qu’il se remettra au plus vite, pour offrir à nouveau des tubes à un public qui ne l’a jamais oublié.
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Aubameyang, le retour d’une idylle marseillaise

On aurait dit une scène de concert. Ce mercredi, l’aéroport marseillais a été envahi par une foule en liesse venue acclamer Pierre-Emerick Aubameyang, accueilli comme une rock-star par les supporters de l’Olympique de Marseille.
À 36 ans, l’attaquant gabonais s’apprête à signer son grand retour dans le club phocéen, un an après l’avoir quitté. Fumigènes, chants, drapeaux… Dès sa descente d’avion, Aubameyang a retrouvé l’amour de tout un peuple. « Auba, Auba ! » résonnait sous les cris d’admiration. Visiblement ému, l’ex-capitaine d’Arsenal a salué la foule avec le sourire de celui qui revient chez lui.
Et pour cause : lors de son passage à Marseille en 2023-2024, il avait marqué 30 buts, délivré 11 passes décisives, et surtout conquis les cœurs. Son départ avait laissé un goût d’inachevé. Mais sa déclaration « Marseille, c’est chez moi » n’a jamais cessé de résonner.
Ce retour, non encore officialisé, pourrait redonner un second souffle à l’OM, en quête d’un nouveau souffle offensif. Sous la direction de l’actuel coach, Aubameyang pourrait être l’élément-clé d’un projet ambitieux pour reconquérir la scène française et européenne.
Plus qu’un transfert, c’est une passion ravivée entre un joueur et sa ville. Le Vélodrome n’attend plus que lui.
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Ludacris, l’Américain devenu Gabonais, reçoit L’Oiseau Rare à Libreville

Depuis son arrivée à Libreville il y a quelques jours, Ludacris est au centre de toutes les attentions. Véritable attraction nationale, le célèbre rappeur et acteur américain, connu pour ses tubes planétaires comme Area Codes, Act a Fool ou encore sa participation à la franchise Fast and Furious, fait vibrer la toile et les rues de la capitale gabonaise.
Naturalisé gabonais depuis le 2 janvier 2020, Christopher Brian Bridges, de son vrai nom, n’a jamais caché son attachement au pays d’origine de son épouse, Eudoxie Mbouguiengue. La cérémonie de naturalisation s’était déroulée en présence du ministre des Affaires étrangères de l’époque, Alain-Claude Bilie-By-Nze, lors d’un séjour familial marquant aussi leur 5e anniversaire de mariage. Ce jour-là, sa mère et ses filles ont également obtenu la nationalité gabonaise. Ludacris avait alors qualifié ce moment de « magnifique surprise » et de « belle manière de commencer l’année ».



Depuis, la star américaine ne cesse de témoigner de son affection pour le Gabon. Des pas de danse sur des musiques locales aux déclarations enthousiastes sur son lien avec le pays, il affiche fièrement son identité gabonaise. Cette fois-ci, accompagné de sa famille, il sillonne Libreville pour découvrir ses richesses culturelles et humaines, allant même jusqu’à jouer au football avec les jeunes du quartier populaire de « Trois quartiers ». Ces scènes, largement relayées sur les réseaux sociaux, participent à renforcer la proximité entre l’artiste et la population locale.

Mais l’un des temps forts de son séjour s’est produit dans la nuit du 29 juillet, lorsqu’il a reçu chez lui à Libreville L’Oiseau Rare, figure montante et artiste gabonais le plus en vue actuellement. La rencontre, immortalisée en images, suscite déjà de nombreuses spéculations : simple échange entre passionnés de musique ou prémices d’un projet d’envergure ? Une collaboration musicale entre les deux artistes serait en discussion… à moins que l’on assiste à une surprise encore plus inattendue : la participation de L’Oiseau Rare dans un prochain Fast and Furious.
Du côté des artistes locaux, l’effervescence est palpable. Rodzeng, l’un des piliers du rap gabonais, multiplie les appels sur les réseaux sociaux pour proposer un featuring à Ludacris, espérant que cette visite historique donnera naissance à des passerelles entre les scènes hip-hop gabonaise et internationale.
Au-delà du buzz, la présence de Ludacris illustre une autre réalité : celle d’un lien sincère et durable entre une star mondiale et un pays africain dont il se sent désormais citoyen à part entière. Entre ancrage familial, gestes de proximité avec la jeunesse, et intérêt pour la musique locale, Ludacris impose une nouvelle manière d’incarner l’identité gabonaise au-delà des frontières.
La rédaction / Luce